• L’art de gouverner sa vie selon les Stoïciens

    L’art de gouverner sa vie selon les Stoïciens 

    Extrait du livre Philosophie au quotidien 

    De François Garagnon 

     

    La philosophie Stoïcienne s'attache  à définir la liberté de

    l'individu, en mettant en exergue les notions de vertu et d'ordre naturel. Les fondements de cette doctrine datent de Zénon de Cittium qui, au IVe siècle av. J.C., s'attacha à développer une théorie de l'univers. La sagesse était alors définie comme «le savoir des affaires divines et humaines». Mais ce sont surtout les préceptes des grands Stoïciens impériaux (Sénèque, Épictète, Marc-Aurèle) qui ont eu des résonances durables, exprimant une morale fondée sur l'effort, le sens du devoir et l'intention du bien.

    Dans les écrits de Stoïciens, il est souvent fait allusion aux lois naturelles, dont le modèle doit guider les hommes vers la vérité et l'harmonie. «Vivre heureux et vivre conformément à la nature une même chose»

    Les Stoïciens, Sénèque en tête, ont été largement consultés non seulement par les philosophes, mais aussi par les Pères de l'Église et les moralistes chrétiens.

     

    Les propos des Stoïciens constituent d'authentiques règles de conduite pour la pratique de la vie. Bien qu'ils aient étudié la rhétorique grecque et latine, ou l'éloquence, leurs auteurs ne sont pas des penseurs par vocation : c'est de la vie, à la fois douce et amère, et de leur expérience vécue des relations avec les autres qu'ils tirent des enseignements.

     

    Le stoïcisme engage à ne pas se résigner face à ; une prétendue fatalité, mais à apprendre à » distinguer ce qui dépend de notre volonté et ce qui ne nous appartient pas. Quitte à transformer la  fatalité en Providence : «Je ne suis pas l'esclave de Dieu, je lui donne mon accord» précise Sénèque. La méditation personnelle ne doit pas être érigée en attitude esthétique mais se déployer en force inspiratrice, en courage, en résolution active.

     

    Le Stoïcien se veut homme du dedans, «détournant de soi les choses extérieures». Qu’importe les méandres complexes de la Providence, si l'on sait suivre avec constance le cours de la sagesse et remonter à la source du Bien. Il ne s'agit pas d'être en position de refus ou de se dérober («Ne rien supporter, dit Sénèque, ce n'est pas là la liberté»), mais de s'attendre à tout, car «nulle condition n'est invariable» et c'est affaiblir l'adversité que de la voir venir à l'avance.

     

    Les prédications passionnées de la morale stoïcienne ont moins pour but d'imposer une règle que d'en suggérer les bienfaits. Il paraît plus important d'entraîner que de convaincre. Le maître stoïcien ne prêche pas l'observation d'une règle abstraite, mais le respect des lois naturelles, de la logique des faits et de la maîtrise de soi en toutes circonstances.

     

    La vertu stoïcienne pourrait être traduite ainsi : les circonstances de la vie se renouvellent perpétuellement en une infinie diversité de formes, mais aucunes d’entre elles ne doit nous troubler.

     

    Tous ceux qui croient aux vertus salvatrices de la sagesse  dans  un  monde  désorienté  et matérialiste, de plus en plus coupé du divin et du vivant, gagneront à méditer ces paroles de vie, de noblesse et de liberté que le Stoïcisme nous livre à travers des préceptes intemporels.

     

    Pour le sage stoïcien, trouver un centre à la vie morale n'est rien de moins que donner un sens à l'existence et devenir plus authentiquement homme.

     

     


  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :