• « Histoires d’humour et de sagesses » 

    D’ANTONY DE MELLO 

     

     A la croisée de l'humour populaire et de la sagesse spirituelle, ces Histoires d'humour et de sagesse proviennent des quatre coins du monde. Anthony de Mello, maître conteur, les utilisait pour surprendre, charmer ou détendre son auditoire. Mais il y voyait avant tout un moyen de stimuler la réflexion et d'alimenter la méditation. « Vous pouvez bien les lire pour vous amuser, remarquait-il, mais rien ne garantit qu'une histoire ou l'autre ne se glissera pas derrière votre système de défense pour faire explosion au moment où vous vous y attendez le moins. » 

    Les histoires qu’on lira ici proviennent de différentes régions, cultures et religions. Elles font partie dur patrimoine spirituel et de l’humour populaire du genre humain. L’auteur n’a fait que les relier les unes aux autres avec un dessein bien précis en tête. Sa tâche a été celle du tisserand et du teinturier : il n’est pas responsable de la qualité du tissu et du fil. 

    Poue elle j'existe vraiment, Huile de foie de Morue pour chien

    Pour elle j'existe vraiment 

     

    La famille s'était installée au restaurant. La serveuse prit d'abord les commandes des adultes, puis se tourna vers le petit garçon de sept  ans 

    « Qu'est-ce que tu vas Prendre ? » demanda-t-elle. 

    Le petit garçon jeta un regard timide autour de la table et dit : «J'aimerais un hot dog. » 

    Avant que la serveuse pût noter la commande, la mère intervint : «Pas de hot dog, dit-elle. Apportez-lui un bifteck avec purée de pommes de terre et carottes. » 

    La serveuse ne prêta aucune attention à la mère : « Veux-tu du ketchup ou de la moutarde avec ton hot dog ? demanda-t-elle au petit garçon. 

    - Du ketchup. 

    - Ça vient tout de suite »> dit la serveuse en se dirigeant vers la cuisine. Tout le monde resta muet de stupeur. Finalement, le petit garçon regarda chacun de ceux qui étaient là et dit : « Savez-vous une chose ? Pour elle, j'existe vraiment ! » 

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    Huile de foie de morue pour le chien     ; 

     

    Un homme se mit à donner de généreuses doses d'huile de foie de morue à son doberman, parce qu'on lui avait dit que c'était bon pour les chiens. Chaque jour, il tenait entre ses genoux la tête du chien rétif, lui ouvrait la gueule et lui versait le liquide dans la gorge. 

    Un jour, le chien se libéra et répandit l'huile sur le plancher. À ce moment, au grand étonnement de l'homme, le chien revint lécher la cuiller. Ce qui fit comprendre à l'homme que ce contre quoi luttait le chien, ce n'était pas l'huile, mais la manière dont on la lui faisait prendre. 

    « Lu sur le bulletin d’un enfant : « Samuel fournis une très bonne participation au chant de groupe en écoutant avec plaisir. » 

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  • Se servir de sa tête 

     

    À l'aide du manuel d'instructions, une dame travailla pendant des heures à assembler un nouvel appareil compliqué qu'elle avait récemment acheté. Finalement, elle abandonna et laissa les pièces sur la table. 

    Imaginez sa surprise quand elle revint quelques heures plus tard de trouver la machine assemblée par la bonne et fonctionnant à la perfection. « Comment diable avez-vous réussi à faire ça ?  

    S’exclama-t-elle. 

    - Ben, madame, quand on ne sait pas lire, on est bien obligé de se servir de sa tête », répondit la servante en toute sérénité. 

    Se servir de sa tête, Le cas des melons d'eau

    Le cas des melons d'eau 

     

    « Trois garçons accusés d'un vol de melons d'eau furent amenés en cour et comparurent tout nerveux devant le juge, s'attendant au pire, car cet homme avait la réputation d'être un juge sévère. 

    C'était également un sage éducateur. Frappant de son maillet, il dit : « Que celui qui n'a jamais volé un seul melon d'eau dans sa jeunesse lève la main. » 

    Il attendit. Les greffiers, les policiers, les spectateurs et le juge lui-même ne brochèrent pas. 

    Quand le juge fut assuré que pas une seule main ne s’est levées, le juge dit : Cause rejetée. » 


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  • Socrate au marché 

     

    « En véritable philosophe qu’il était, Socrate était d’avis que toute personne sage devait mener une vie frugale. Lui-même ne portait même pas de chaussures et pourtant il tombait constamment sous le charme du marché et s’y rendait souvent pour regarder toutes les marchandises qui y étaient exposées. 

    A l’un de ses amis qui lui demandait pourquoi, Socrate dit : « J’aime aller là et découvrir le nombre de choses sans lesquelles je suis parfaitement heureux. » 

            La spiritualité, c’est non pas savoir ce que l’on veut, mais comprendre ce dont on n’a pas besoin. 

          On a connu des gens qui ont assuré une vie riche à eux-mêmes et à d’autres moyennant très peu de possessions. 

     

    Socrate au marché, Le thé ordinaire est le meilleur,Le Bouddha tout serein

    Le thé ordinaire est le meilleur 

     

    Il y avait, au Japon, un groupe de messieurs âgés qui se rencontraient pour échanger des nouvelles et prendre le thé. L’une de leur distractions consistait à rechercher les variétés précieuses de thé et à créer de nouveaux mélanges qui flatteraient le palais. 

    Quand ce fut le tour du plus vieux des membres du groupe de recevoir les autres, il servit le thé avec le plus grand cérémonial, versant les feuilles dans une théière dorée. Tout le monde exprima le plus grand éloge pour le thé et demanda à connaître par quelle combinaison particulière il était parvenu à semblable mélange exquis. 

    Le vieil homme sourit et dit : Messieurs, le thé que vous avez tant apprécié est celui que boivent les paysans, sur ma ferme. Les meilleurs choses de la vie ne sont ni chères ni difficiles à trouver. » 

     

    Socrate au marché, Le thé ordinaire est le meilleur,Le Bouddha tout serein

    Le Bouddha tout serein 

     

    Bouddha ne semblait pas du tout affecté par les insultes que lui hurlait un visiteur. Lorsque, plus tard, ses disciples lui demandèrent quel était le secret de sa sérénité, il dit : 

    « Imaginez ce qui arriverait si quelqu'un déposait une offrande devant vous et que vous ne la ramassiez pas ; ou encore, si quelqu'un vous envoyait une lettre que vous refuseriez d'ouvrir : vous ne seriez pas du tout affectés par son contenu, n'est-il pas vrai ? Faites cela chaque fois qu'on vous insulte et vous ne perdrez pas votre sérénité.» (Anthony de Mello) 

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  • « Le dialogue est l’essence même de la relation. Mais  les obstacles au dialogue sont nombreux, hélas, et ceux qui les surmontent, bien peu nombreux. C’est déjà beaucoup si, en premier lieu, on parle moins et on écoute plus. » 

    Une commande de pluie 

    « Le propriétaire d'un magasin entendit l'un de ses commis dire à une cliente : « Non, madame, il y a des semaines que nous n'en avons pas et il semble bien que nous n'en aurons pas de sitôt. » 

    Horrifié par ce qu'il entendait, il se précipita vers la cliente, au moment où elle sortait, et dit : « Ce n'est pas vrai, madame. Bien sûr que nous allons en avoir bientôt. En fait, nous avons placé une commande il y a deux ou trois semaines. » 

    Puis il amena le commis à part et grogna : « Jamais, jamais, jamais : ne dis jamais qu'il nous manque quelque chose. Si nous ne l'avons pas, dis que nous en avons commandé et que c'est en route. Maintenant, dis-moi : qu'est-ce qu'elle voulait, la dame ? 

    — De la pluie », dit le commis. » 

     

    Une commande de pluie, Moi aussi, je suis fatiguée de toi

    Moi aussi, je suis fatiguée de toi 

     

     C'étaient leurs noces d'or et le couple avait été tenu occupé toute la journée par les célébrations et la foule de parents venus les féliciter. Aussi furent-ils bien contents lorsque, vers le soir, ils purent se retrouver seuls sous le porche, observant le coucher du soleil, prenant un peu de repos après l'épuisante journée. 

    Le vieil homme porta sur sa femme un regard plein de tendresse et dit : « Agathe, je suis fier de toi! 

    - Qu'est-ce que t'as dit ? demanda la vieille dame. Tu sais que j'entends mal : dis-le plus fort. 

    - J'ai dit que je suis fier de toi. 

    - Ah ! très bien, dit la femme avec un geste démission. Moi aussi, je suis fatiguée de toi. » 

     

    Ecouter parfaitement, ce n’est pas écouter tellement les autres que soi-même. 

    Voir parfaitement, ce n’est pas voir tellement les autres que soi-même. 

    Parce que nous sommes sourds à l'autre si nous ne nous sommes pas entendus ; et nous ne voyons pas la réalité des autres si nous ne nous sommes pas scrutés nous-mêmes. Le parfait entendant vous entend même quand vous ne dites rien.(Anthony de Mello) 

     
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  • Une vieille dame s’occupe d’une vieille dame 

     

    On interviewait une vieille dame de quatre-vingt-cinq ans, à l’occasion de son anniversaire de naissance. « Quel conseil auriez-vous à donner aux gens de votre âge ? demanda le reporter. 

    A notre âge, dit la charmante vieille dame, il  est très important d’utiliser tout notre potentiel, sinon il se dessèche. Il est important d’être avec les gens, quand la chose est possible, de gagner sa vie en servant les autres. C’est çà qui nous garde en vie et en forme. 

    Puis-je vous demander ce que vous faites pour gagner votre vie, à votre âge ? 

    Je m’occupe d’une vieille dame du voisinage. » 

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    « Ne pas servir, c’est faire tort au prochain. 

    Faire tort au prochain, c’est se faire tort à soi-même. 

    Négliger cette double vérité, c’est tuer son âme. 

    En tenir compte c’est atteindre la vie éternelle. » 

     

    « Ceux qui ont reçu l’illumination savent, que pour faire du monde un endroit sans douleur, il faut changer son cœur, pas le monde. » 

     

    « Un vieil homme prétend qu’il ne s’est plaint qu’une fois dans sa vie : c’est alors qu’il était nu-pieds et n’avait pas d’argent pour acheter des chaussures. 

    Mais à cet instant, il aperçut un homme heureux qui n’avait pas de pieds. Il ne s’est plus jamais plaint. » 

     

    « Le moment présent n’est jamais insupportable, si on le vit pleinement. Ce qui est insupportable, c’est d’avoir son corps ici à dix heures et son esprit à dix-huit heures : son corps à Bombay et son esprit à San Francisco. » 

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    Socrate et le poème 

     

    Socrate se trouvait en prison dans l’attente de son exécution. Un jour, il entendit un prisonnier chanter un poème du poète Stesichoros. 

    Il demanda à l’homme de lui enseigner les vers, 

    « Pourquoi ? demanda le chanteur. 

    Pour que je puisse mourir en sachant quelque chose de plus », répondit le grand homme. » 

     

    Le disciple : Pourquoi apprendre quelque chose de nouveau une semaine avant de mourir ? 

    Le maître : Pour exactement la même raison pour laquelle vous apprendriez quelque chose cinquante ans avant de mourir. » (Anthony de Mello) 

    FLEUR REDUITE 5

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