Extrait  du livre « Renaître des pertes de la vie »

De Jean Paul Simard

La conscience positive

« Qu'est-ce que la conscience positive ? La conscience positive invite à être optimiste en dépit des événements négatifs de la vie. Elle invite à cultiver un optimisme non aveugle, mais réaliste. Un optimisme qui ne dit pas « Tout le monde est beau, tout le monde est gentil », ou encore « Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes », mais un optimisme qui cherche à s'éveiller à la réalité telle qu'elle est ou telle qu'elle se présente dans la vie quotidienne. Sans désespérer, mais aussi sans trop espérer, au risque d'être déçu. »

« Voir la bouteille à moitié vide, invite à porter un regard lucide sur sa propre réalité, afin d'examiner ce qui ne marche pas, ce qui ne fonctionne pas, même si cela est pénible. Elle invite à se questionner. Quelle est la cause de mon problème, de ma souffrance, de ma maladie ? Qu'est-ce que j'ai négligé ? Qu'est-ce que mon corps veut me dire ? Si nous ne nous posons pas de telles questions, le stress responsable de notre manque d'équilibre demeure caché. Mais là où la conscience positive s'avère particulièrement importante, c'est dans le domaine profondément humain de nos limites, de notre finitude et de notre vulnérabilité. Nous sommes sujets à l'erreur sur les plans physique, moral et spirituel. A ce titre, être vulnérable, ce n'est pas être faible. Nous sommes limités. Nous ne pouvons pas tout avoir, tout prévoir, tout savoir, mais nous pouvons être raisonnables. On ne peut plaire à tout le monde et on ne peut changer le monde. La conscience positive invite à être davantage satisfaits de la vie. À se contenter de ce que l’on a, sans toujours chercher ce que l’on ne peut avoir. À faire la part entre le rêve et la réalité. On peut avoir des rêves, certes, mais il faut en même temps apprendre à modérer ses attentes. On ne peut nier que la déception résulte d'attentes trop grandes vis-à-vis de soi-même, des autres et des événements. Apprendre à se contenter dans la vie est plus important qu'avoir des rêves ou des idées de grandeur. Il en est ainsi pour le bonheur : il faut comprendre que parfois pour être heureux, il suffit de ne pas être malheureux. Etre heureux, c'est jouir de ce qu'on a et s'en contenter. Cela chasse en même temps le remords de ne pas être heureux. C'est ce que nous enseignent les sagesses millénaires selon lesquelles il est moins risqué de parier sur la réalité de la vie que d'éviter d'avoir à l'affronter. Cela ne veut pas dire qu'il faut se résigner devant les situations inacceptables, mais comprendre que dans les épreuves, les alliances avec le destin s'avèrent plus rentables que les résistances. »