Extraits de « Quand la fragilité change tout. »

D’Anne-Dauphine Julliand, Emmanuel Faber

Philippe Pozzo di Borgo et de Jean Vanier

Famille et fragilités

Jean-Eudes Tesson est diplômé de Centrale (Paris) et est PDG du groupe familial Tesson basé aux Sables d’OLonne depuis 1919, groupe spécialisé dans l’entreposage frigorifique et le stockage de vin. Il est conseiller conjugal et familial du CLER Amour et Famille.

 « Les conséquences heureuses d’un accident de voiture il y a vingt ans m’ont conduit à devenir conseiller conjugal et familial au sein de l’association CLER Amour et Famille. »

« Assurément, la vie familiale et conjugale n’est pas toujours un chemin tranquille et les relations entre les membres de la famille sont soumises à des aléas variés qui provoquent ou révèlent des fragilités. Certains peuvent être destructeurs. D’autres au contraire peuvent aidez chacun à grandir en humanité et faire de la famille un lieu de fécondité et d’épanouissement. »

« La pauvreté affective, voire la misère affective, qui ne touche que l’être et pas l’avoir, est souvent cachée, parfois ressentie comme honteuse, elle nécessite de longs processus pour être traitée. Elle peut toucher n’importe quel individu, du jour au lendemain. Les structures d’accompagnement de ces personnes sont moins visibles et moins reconnues, alors que la formation des personnes engagées dans ces actions est très longue et coûteuse.

 Pour autant, la famille est toujours en tête  du hit-parade des valeurs. C’est une valeur refuge, notamment en période de crise. »

« Une famille n’a pas à être formidable, mais chaque famille est appelée à être cocréatrice de son devenir et du devenir de ses membres. Elle peut devenir un lieu où chacun donne le meilleur de lui-même, même si elle peut malgré tout être cabossée, abîmée, souffrante parfois, ou loin des critères habituels qu’on utilise pour qualifier une famille de « formidable ». Ce qui s’y vit est intime, parfois caché, mais cette force de vie qu’elle recèle et un espoir pour chacune d’elles, face aux difficultés du quotidien, face à nos imperfections, face à nos regrets, nos déceptions, nos aspirations, déçues, mais aussi face aux drames qui peuvent nous toucher. »

« J’ai toujours su qu’au plus profond du cœur de l’homme résidaient la miséricorde et la générosité. Personne ne naît en haïssant une autre personne à cause de la couleur de sa peau, ou de son passé, ou de sa religion. Les gens doivent apprendre à haïr, et s’ils peuvent apprendre à haïr, on peut leur enseigner aussi à aimer, car l’amour naît plus naturellement dans le cœur de l’homme que son contraire. Même aux pires moments de la prison, quand mes camarades et moi étions à bout, j’ai toujours perçu une lueur d’humanité chez un des gardiens, pendant une seconde peut être, mais cela suffisait à me rassurer et à me permettre de continuer. La bonté de l’homme est une flamme qu’on peut cacher mais qu’on ne peut jamais éteindre. » (Nelson Mandela)