• Extraits de livres lus : je suis la femme la plus heureuse du monde

    Extraits du livre ; Je suis la femme la plus heureuse du monde

    De Sœur Emmanuel

    Entretien avec Angela Silvestrini

     

    Professionnelle dans le domaine social, Angela Silvestrini est membre de la Communauté de Sant’Igidio, créée à Rome en 1968 au lendemain du concile Vatican II, à l’initiative d’Andréa Riccard, alors lycéen. C’est aujourd’hui un mouvement de laïcs auquel participent plus de 50 000 personnes, investies dans l’évangélisation et dans la charité à Rome, en Italie, et dans plus de soixante-dix pays.

     

    « C’est certainement grâce à la vie qu’elle a menée dans les bidonvilles du Caire que Sœur Emmanuelle est connue dans le monde entier. Après quarante ans de vie religieuse, à l’âge de soixante-deux ans, elle s’établit dans les bidonvilles du Caire. C’est dans cette ville qu’elle avait vécu ses dernières années d’enseignement, dans  l’une des meilleurs écoles étrangère, tenues par la congrégation des religieuses de Notre-Dame de Sion et dans laquelle elle était entrée bien des années auparavant, en 1930. Son expérience nous enseigne qu’on ne parvient pas toujours à obtenir tout de suite ce que l’on désire, même s’il s’agit de choses bonnes. Il faut faire preuve de patience et continuer à lutter, s’évertuer à atteindre ce que l’on désire, ne pas laisser tomber.

    Sœur Emmanuelle a vécu comme une pauvre parmi les pauvres pendant vingt-deux années « les plus belles de sa vie, comme elle aimait le répéter et s’est battue pour améliorer leur condition de vie. L’obéissance l’a ramenée en France à l’âge de quatre-vingt cinq ans, mais elle n’a jamais abandonné ses amis, ces pauvres, ces enfants qui lui ont « tout appris ». Elle a continué, pour eux, tant qu’elle a vécu, à travailler et à parcourir le monde, en cherchant des aides et des soutiens, afin que même après elle ils ne soient pas abandonnés, afin que quelqu’un se charge d’eux. Elle à vécu jusqu’au bout une vie de témoignage public, en faveur de la justice, de la paix contre les injustices d’un monde qui laisse tant de gens vivre et mourir dans la pauvreté. »

     

    « Même chez les enfants, les pauvres ont le sens des autres. Je me souviens de mon premier Noël là-bas. Nous avions préparé des cadeaux pour tous les enfants, des paquets avec un petit jouet, une poupée ou une petite voiture, des gâteaux et un peu de chocolat. Le petit Moussa ne mangeait pas ses gâteaux « Pourquoi » ? Luis ai-je demandé. Tu n’aimes pas le chocolat ? Si, beaucoup, mais je veux le partager avec mes frères. » Ils étaient huit à la maison. Arrivé chez lui, il a coupé son chocolat en petits morceaux et l’a distribué ; à lui, il n’est resté que des miettes. »

     

    « Vous chercher un sens à votre vie ? Demandez-vous qui et comment il vous est possible d’aimer. L’amour est le mystère de nos existences »

     

    « J’ai compris ce qu’est le bonheur, ce qu’est le bien-être : c’est vivre dans l’harmonie des relations humaines. »

     

    « Dans le bidonville régnaient une convivialité, une solidarité et une fraternité qui permettaient aux personnes d’êtres beaucoup plus joyeuses. Dans mon livre « la richesse de la pauvreté », j’ai essayé de montrer quelle grande richesse on peut trouver dans le dénuement. Dans la pauvreté, on possède le sens de l’autre ; pour survivre, on est obligé de s’entraider, de  vivre les uns pour les autres. La pauvreté aide l’homme à se dépouiller de tout ce qui alourdit son propre cœur, qui rend son pas pesant. Dans la richesse on cherche à avoir d’avantage. Toujours plus de chose, toujours plus d’argent. Et dans et cette course au luxe, aux plaisirs, on n’arrive à rien. Il faut remettre en question. Alors, si nous sommes contents de notre vie grâce à Dieu !, continuions ainsi ; mais si nous trouvons que notre vie est insatisfaisante, qu’elle n’a aucun sens, nous devons nous demander pourquoi. »

     

    « Chacun doit trouver où mener son combat pour qu’il y ait plus de joie dans le monde. Le monde est comme un miroir : si tu donnes de la joie, tu en reçois. Donner procure à la vie une effervescence, cela nous fait comprendre que nous sommes vivants, et frères et sœurs de tous les hommes qui nous entourent. »

     

    « Ce dont on a besoin le plus besoin sur la terre, et que malheureusement on ne trouve pas souvent, c’est l’harmonie qui permet de bien vivre ensemble, même sans avoir la même culture, la même religion, la même nationalité ou la même couleur de peau. On vit dans l’harmonie dans la mesure où l’on rejette les sources de  conflit. »

     

    « J’ai des milliers d’amis musulmans et nous sommes amis grâce à un mot que je répète toujours, le mot « respect ». Ils me respectent comme chrétienne et je les respecte comme musulmans. Dans la mesure où tu respectes l’autre, l’autre te respecte, dans la mesure où tu l’aimes, il t’aime. C’est comme un miroir qui te renvoie l’image que tu lui offres. Si tu souris au monde, le monde te souriras. Souris à tout le monde : peu importe de qui il s’agit, chacun est un être humain, il est ton frère, ta sœur, quelles que soient se convictions religieuses, politiques ou culturelles, car c’est le jardin sacré de tout être humain. Tout ce qui est sacré est libre. »

     

    « Je crois que chaque fois que l’on s’approche d’une autre personne, quelle qu’elle soit et que l’on sait l’écouter, on échange des pensées et des sentiments qui nous enrichissent beaucoup. »

     

    « Il y a une phrase de Shabistari, un philosophe et poète musulman, qui dit : « Fend le cœur de l’homme et tu y trouveras un soleil. » Mes amis je l’affirme par expérience. J’ai vécu sur les cinq continents. J’ai beaucoup voyagé dans ma vie. On m’a appelée un peu partout où il y avait des enfants malheureux. Partout : au Liban, en temps de guerre, quand on y tuait ; aux Philippines, où des enfants se prostituaient pour gagner un peu d’argent ; au Sénégal, au milieu des pauvres ; au Soudan, avec la faim, la mort. Partout, j’ai trouvé des hommes, des femmes et des jeunes qui gardaient l’espoir et qui savaient que, malgré la mort, la maladie, la guerre et la haine, il est possible d’aimer. Et cela, c’est fantastique. » fin

    2013-07-16 16.41.51DSCN0179.JPG Ile de Saint Cado (17)

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