« Petite méditation sur le mystère de l’amitié »

D’ANSELM GRÜN

Être son propre ami

« Etre son propre ami, veut dire se protéger, s’aimer. L’obsession de se faire un ami ne peut que décevoir. Être amical envers soi, cela peut s’apprendre même si ce n’est pas facile. Trop souvent, nous n’aimons que l’image que nous avons de nous-mêmes. Nous ne nous aimons pas vraiment.

« La décision de m’accepter tel que je suis, me conduit à la bienveillance envers moi-même. Je dois essayer de me réjouir de ce que je suis aujourd’hui et d’en remercier le ciel. Qui est dur envers lui-même, ne peut aller à la rencontre de l’autre, en ami. Même s’il en a l’intention, l’autre ressentira, venant de lui, de la dureté et une certaine fermeture. Ce que nous sommes vis-à-vis de nous-mêmes se reflète dans nos rapports aux autres, que nous le voulions ou non. La voix de l’inconscient est plus forte que celle de la volonté. »

« Ce n’est que si j’ai de la bienveillance envers moi-même que l’autre pourra se sentir bien auprès de moi. Il me faut donc cesser de me juger, de me déprécier et me traiter avec égard et attention. La fleur délicate ne peut s’épanouir que dans un environnement protégé : pour laisser grandir ce que Dieu a semé en moi. L’amitié a besoin de cet espace protégé pour prospérer, car elle est fragile.