• Beaux textes philosophiques et spirituels (Communiquer)

    « Nous sommes, pour la plupart d’entre nous, en souffrance face à l’impossibilité de communiquer en réciprocité. Ma conviction profonde est qu’en dépit des progrès de la science et de la médecine, nous risquons d’être de plus en plus malades dans les prochaines années, car il y a un lien étroit entre notre santé et la qualité des relations significatives qui irriguent notre existence. Personne ne nous apprend réellement à communiquer, là est le scandale, nous sommes sans cesse dans l’improvisation, le tâtonnement et l’errance dans ce domaine.

    « Nous confondons trop « communication »et « circulation de l’information. 

     

    « Rappelons que communiquer c’est prendre le risque de mettre en commun des différences. »

     

    « Laisser un enfant s’exprimer, se dire avec des mots à lui, c’est dans doute remettre en cause quelques conventions sociales, mais c’est enrichir l’échange qui peut naitre, gagner une plus grande liberté dans le partage. »

     

    Je me bats aussi pour une plus grande qualité d'être au niveau du quotidien. On parle beaucoup de ceux qui souffrent de terrorisme politique international, mais on ne mentionne jamais le terrorisme qui se vit autour de la table familiale, dans le lit conjugal ou dans la voiture qui descend vers le Midi en vacances. Un terrorisme qui est fondé par l'imposition de nos désirs et de nos peurs sur l'autre. La maman qui « agresse » (avec beaucoup d'amoure et d'insistance), par des reproches, son enfant parce qu’il n'a pas mangé ses trois tartines le matin avant de partir à l'école, oublie que les enfants ne sont pas là pour satisfaire ses désirs ou ses peurs, ni même répondre à toutes ses attentes ! Quand nous aimons quelqu'un, que nous nous sentons responsable de lui, nous pensons à sa place, nous voulons qu'il soit

     

    « ceci » ou « cela », et cela peut constituer une violence épouvantable dont personne ne parle. La vie quotidienne ressemble trop souvent à une projection à la fois subtile et violente de l'ensemble de nos désirs et de nos peurs sur ceux que nous aimons. Nous voulons qu'ils rentrent dans nos projets de vie et ainsi nous les privons de leur parole ou les dépossédons de leurs propres désirs.

     

    Très jeunes, les enfants ont une liberté de parole, mais ils la perdent très tôt parce que leur entourage va leur dicter ce qu'ils doivent dire, ce qu'ils peuvent sentir ou comment ils doivent penser. Beaucoup d'enfants ont ainsi le sentiment que leur façon de percevoir la vie n'est pas reconnue, ils voient leur communication stérilisée. Il faut donc que nous nous donnions les moyens de leur permettre de mettre des mots sur ce qu'ils éprouvent si nous ne voulons plus entretenir en eux malaises, souffrances ou somatisations. »

     

    « Chacun d'entre nous peut collaborer à la vitalité de l'univers, que nous sommes des créateurs, en charge, à chaque instant, de la création du présent et donc de l'avenir. Un corps en santé est un corps où l'énergie circule librement même si, parfois, dans nos confrontations avec la vie, naissent des blessures qui parfois s'enkystent jusqu'à devenir des tumeurs. Je crois fondamentalement que nous sommes des êtres d'énergie et que nous participons à la vitalité de la vie, que nous pouvons l'embellir et l'illuminer (ou la  maltraiter et la violenter), mais que notre énergie, après notre mort, ira rejoindre la masse de l'énergie universelle pour se transmettre à quelqu'un d'autre. »

     

    « J'ai appris à m'appuyer sur les quatre éléments d'une relation en santé : oser donner, oser demander, oser recevoir et oser refuser, et cela dans les multiples relations qui tissent notre existence. »

     

    « Je dis souvent que travailler huit heures par jour, c'est vendre huit heures de notre vie, chaque jour ! Il importe donc d'avoir aussi du plaisir à travailler, du plaisir dans la relation avec nos collègues ou ceux qui ont une place différente dans la hiérarchie. Nous sommes pour la plupart de véritables artistes dans l’art d'entretenir notre mal-être ou nos souffrances. Lâcher prise sur la victimisation, pour aller vers plus de responsabilisation, c'est le premier pas vers le changement. Nous devons oser renoncer à tous les bénéfices que nous tirons de l'accusation, du reproche, du ressentiment, puisque, avec eux, ce sont souvent dépendance ou morosité et tristesse que nous continuons à entretenir. »

     

    « Communiquer, répétons-le, c'est « mettre en commun », et cela obéit à des règles simples. Celui qui parle a besoin d'être entendu, d'être entendu dans le registre où il s'exprime.

     

    Communiquer c'est comprendre et accepter la différence entre ce qui est dit et ce qui sera entendu. Il ne peut y avoir de communication quand nous parlons sur l'autre, au lieu de parler à l’autre c’est une règle d'or. Parler de l’autre c'est éviter de parler de soi, de se positionner, de se révéler. Et cela crée un fossé, alimente des non-dits, des silences, et, dans le couple ou la famille, cela s'accumule et devient parfois dramatique. »

     

    (Jacques Salomé, extrait du livre  Donner du sens à sa vie de Marc de Smedt et Patrice Van Eersel)

     

    rocher du diamant (8)

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