7 Octobre 2012
Dans le jardin
Les oreilles dressées et la barbiche au vent,
La chèvre appuie au mur ses deux pieds de devant,
Essayant d'attraper un beau brin de glycine.
Elle ne peut avoir la fleur qui la fascine :
Un frelon roux et noir l'empêche d'approcher,
En bourdonnant autour du beau but à toucher.
Et le soleil montant fait tomber, de la nuit,
Les doux pleurs épandus sur les pétales rosés.
L'animal, agacé par l'insecte, s'enfuit,
En laissant celui-ci Libre.
Tout fier alors, sur la grappe, il se pose.
Paul Eluard