10 Septembre 2013
« C’est en se donnant que l’on reçoit, c’est en s’oubliant que l’on se retrouve soi-même.»
Saint François d’Assise
Le grand poète Hölderlin a eu un jour ce mot étonnant : « Dieu a créé l’homme comme la mer a créé les continents : en se retirant »… Créer non pas en s’affirmant mais en s’effaçant.Voilà bien une approche contraire à notre psychologie, à nos principes les plus solidement ancrés, à nos certitudes les plus immédiates. En effet, tout conspire dans le monde à entretenir l’illusion qu’il faut s’affirmer pour se construire. Pourtant, nous sentons bien intuitivement, même lorsque nous prétendons maîtriser notre vie, que quelque chose nous échappe, se joue en nous tout en se jouant de nous, et ne peut dépendre de notre seule volonté — aussi tenace soit-elle. L’amour, s’il est grand, nous dépasse littéralement. Plus nous nous effaçons devant l’être aimé, et plus la vérité de notre amour grandit. C’est un peu comme le vide que nous devons faire en nous pour être en mesure d’accueillir la plénitude. Ils’agit donc moins de prétendre s’affirmer ou se construire, que de se désencombrer et de se donner.
On n’est jamais mieux soi-même qu’en s’oubliant soi-même : avant de contester cet apparent paradoxe, expérimentez-le!
François Garagnon http://www.montecristo-editions.com