16 Mars 2011
Hymne à la terre
Je vais chanter la Terre, la mère de toute chose, la solide,
La très ancienne qui nourrit sur son sol tout ce qui existe,
Tous les êtres qui marchent sur le sol divin ou sur la mer,
Tous ceux qui se nourrissent de sa richesse ou volent dans les airs.
Grâce à toi les hommes ont de beaux enfants et de belles moissons,
Ô Reine, et de la vie c'est toi qui aux mortels as fait le don,
Et c'est toi qui le leur reprends. Heureux celui que tu honores de ta bienveillance,
Car il possède désormais toutes choses en abondance.
Pour lui la glèbe vivifiée est lourde de trésors,
Dans les champs ses troupeaux se multiplient et sa maison est
pleine de richesses encore.
Il gouverne avec de justes lois des villes où les femmes sont pleines
De grâce,
Et la fortune innombrable, et l'or, marchent sur ses traces.
Ses fils brillent d'une jeunesse joyeuse et vigoureuse dans sa fleur,
Et ses filles dans les rondes fleuries dansent de tout leur cœur,
Et bondissent à travers la prairie et ses fleurs merveilleuses.
Tel est le sort de ceux que tu honores, ô déesse vénérable, ô divinité
Généreuse.
Je te salue, Mère des dieux, épouse du Ciel Étoile.
Sois bienveillante, et pour prix de mon chant,
Donne-moi des jours fortunés.
Je penserai à toi dans mes autres prières.
(Cycle d’Homère traduction de Robert Brasillach) (Anthologie de la poésie grecque)