Le Monde de la Philo et de la Poésie

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Extraits de livres lus : Une journée particulière (1)

Extrait du livre de « Une journée particulière »

D’Anne Dauphine Julliand

 

Résumé

LE 29 FEVRIER est une date qui n'existe que tous les quatre ans. C'est aussi le jour de naissance de Thaïs - la petite princesse d'Anne-Dauphine Julliand, atteinte d'une maladie génétique orpheline. Thaïs a vécu trois ans trois quarts. Elle a eu une courte vie, mais une belle vie.

Le jour où le 29 février réapparaît sur le calendrier, Anne-Dauphine s'offre une parenthèse, sans travail ni obligations. Elle veut vivre pleinement cette journée particulière : Thaïs aurait eu huit ans ! Le passé se mêle au présent. Chaque geste, chaque parole prend une couleur unique, évoque un souvenir enfoui, suscite le rire ou les larmes.

Anne-Dauphine Julliand aime à penser qu'il est possible de gravir des montagnes en talons hauts. Elle a le talent de croquer les émotions de tous les jours. Elle nous raconte sa vie de famille pas tout à fait comme les autres : l'homme de sa vie, Loïc, ses fils Gaspard et Arthur, mais aussi Azylis, son autre princesse, malade elle aussi.

C'est une leçon de bonheur et une merveilleuse histoire d'amour, qui se lit d'un souffle, le cœur au bord des larmes. (A lire son premier livre "Deux petits pas sur le sable mouillé."

 

« Dans l'épreuve, dans l'ascension vertigineuse de mon Himalaya, ma foi en Dieu est ainsi devenue ma lanterne, ou plus exactement ma lampe frontale ; celle que les alpinistes fixent autour de leur tête, bien centrée sur leur front pour voir où poser le pied et assurer leurs pas. Cette lampe me permet d'éclairer ma route, de chasser l'obscurité angoissante. Et d’avancer avec confiance. Son rayonnement ne porte as jusqu'au sommet. Elle dispense sa lumière sur le chemin à parcourir, le pas à pas du quotidien. Pas plus loin. Elle m'invite alors à ne me préoccuper que de la journée qui vient, sans m'inquiéter de ma vie tout entière. Hier était, demain sera, seul aujourd'hui est. Malgré ma foi convaincue, je n'ai pas subi l'épreuve avec une docilité apathique. Tant de fois j'ai crié vers le ciel ma peur et mon désarroi, tant de fois j'ai exprimé ma lassitude et ma colère ! Mais pas une fois, non pas une fois, je ne me suis révoltée contre Dieu, ni contre personne d'ailleurs. Parce que je ne me suis jamais demandé «pourquoi». Non, je n'ai jamais posé cette question aux multiples ramifications : « Pourquoi moi ? Pourquoi mes filles ? »

J'ai refusé de m'engager sur la voie de l'explication, de la justification. J'ai senti d'instinct que j'allais me perdre avec ces pourquoi. De ce fait, je ne me suis jamais pensée victime d'une injustice, pas plus que je ne me suis sentie coupable d'une faute. Je n'ai pas cherché un responsable à mon malheur. J'aurais pu facilement accuser Dieu de dispenser les épreuves du haut de son nuage. À quoi bon? Je n'ai pas besoin d'ennemis pour surmonter ma peine. Je veux des alliés, des soutiens. Et Dieu s'avère être cet appui indéfectible.

Ainsi, au lieu de chercher à connaître la raison et le sens, au risque de tourner en rond à la recherche d'une justification, au lieu de rester assise sur le bord du chemin à attendre que Dieu le gravisse à ma place et en mon nom, j'ai décidé de me mettre en route. Parce que c'était ma vie. Et qu'il m'appartenait de la vivre. Dans cette ascension, j'ai gardé confiance en Dieu, comme un enfant se fie à ses parents. Je savais que je ne serais jamais seule pour affronter les difficultés. »(A suivre….)

chat054
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