29 Décembre 2012
Extrait du livre « Sérénité, 25 histoires d’équilibre intérieur »
De CHRISTOPHE ANDRE
Vivre heureux et mourir
Nous avons un terrible besoin de bonheur. C’est Paul Claudel qui a le mieux expliqué pourquoi le jour où il a écrit : « Le bonheur n’est pas le but mais le moyen de la vie. » Autrement dit, nous ne vivons pas pour être heureux(ou pas seulement) mais nous vivons parce que nous pouvons l’être, au moins de temps en temps. Sans le bonheur, la vie serait insupportable, avec son cortège de souffrance et de déceptions, et son inexorable issue finale. Oui, la vie est tragique, le monde est tragique. Mais nous préférons sourire quand même et avancer, lucides, que rester figés dans un rictus, incapables de nous réjouir. Peut être d’ailleurs que le bonheur n’est pas tragique mais simplement lesté de tragique, et ce lest lui donne toute sa valeur, sa saveur, et nous rappelle son impérieuse nécessité.
Aspirer durablement au bonheur, à un bonheur qui n’impose pas le retrait du monde dans une citadelle dorée, qui n’impose pas l’abrutissement de nos états d’âme dans l’alcool, les drogues, les jeux vidéos, ou le travail acharné, cela nécessite d’accepter le monde tel qu’il est ; tragique. Le bonheur n’est pas une bulle spéculative, dans laquelle on se replierait, basée sur le pari d’un univers qui serait fait pour le bonheur. L’intelligence de nos états d’âmes nous aide à comprendre cela : Il ne peut exister d’intériorité climatisée, mais seulement une intériorité vivante, où les états d’âme de souffrance mettent en valeur la nécessité des états d’âmes de bonheur.(A suivre)