22 Juin 2012
Extraits de poèmes Zen du maître Dôgen
Maître Dôgen (1200-1253), introducteur au Japon de zen Sôtô, philosophe et poète, est reconnu comme l’un des plus grands maîtres du zen. Son œuvre fait partie du patrimoine littéraire et spirituel de l’humanité, notamment son Shôbôgenzô , « Le trésor de l’œil du véritable Dharma » et les merveilleux poèmes de son Sanshô Dôei, « Les chants de la Voie du Pin parasol », dont quelques uns sont ici présentés..
« Dans le vent du printemps
Avec des pétales est tombée
Une parole que je venais de citer.
Ne pourrait-on imaginer
Que c’était la chant de la fleur »
« Comme les montagnes dominent
Sur de vastes étendues,
C’est seulement grâce à elles
Que l’on peut chevaucher les nuages,
Ce sont elles qui confèrent l’inimaginable
Privilège de s’élever avec le vent. »
« Ne pensez pas que le temps
Qui passe soit semblable
Au vent et à la pluie
Qui se dirigent d’est en ouest.
Le monde entier n’est pas inchangeable
Il n’est pas immuable
Il passe ……. »
« Où qu’il aille, d’où qu’il vienne
L’oiseau aquatique
Ne laisse aucune trace.
Pourtant, jamais,
Il ne perd son chemin. »
« Sur les eaux de l’esprit
La lune paisiblement s’épanouit.
Qu’une vague les trouble
Elle pénètre jusqu’au fond
Et la boue devient lumière. »
« Sans compréhension
Comment pourrais-je espérer
Parvenir jusqu’au Bouddha
Je ne suis qu’un moine
Qui laboure l’esprit des hommes »
« L’esprit que tant de gens
Chérissent en ce monde
N’est ému qu’un moment
Par le bruit du torrent dans la montagne
Au crépuscule en automne. »
« Même si on l’appelle l’esprit
Il n’a aucune couleur
Qui permettre d’en faire une personne
Telles la rosée ou la gelée blanche
Il est vite évaporé. »
« Sous la neige
Ont disparu les herbes de l’hiver
Un héron blanc
Cache son corps
A l’ombre de la blancheur. »
« Impossible de définir
Ce qui est par-delà les mots
Dans le pinceau ne doit même pas rester
Une goutte d’encre. »