1 Novembre 2011
Celle qui lave
Avec ses mains roses que l’eau
Gonfle, elle rince le linge,
Le frappa de son battoir. Elle
Est agenouillée dans sa caisse de bois
Qu’elle appelle « carrosse »
Et la paille cisèle durement ses genoux.
Ses bras sont des racines fraîches
Où s’enlacent les remous pleins
Du reflet des feuilles.
Elle frappe le linge, puis quand midi
Bruit dans l’herbe chaude crissante
De grillons, elle remonte le sentier
Avec sa brouette qui grince.
L’eau du baquet goutte sur
Les cailloux, dans les boutons d’or
Et dans les stellaires.
Au clocher, l’angélus éclate
En bulles blues.
Et lorsqu’elle arrive, lorsqu’elle
Tend les gros tabliers au dessus
Des buis cirés de son jardin,
Ella a l’air d’élever dans ses mains
Tout le ciel
Édith Jacqueneaux