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1 Février 2015
Il n’y a rien de plus fort au monde que la douceur. »
Han Suyin
Ce qui domine la force, ce n’est pas la force supérieure (qui n’engendre qu’une escalade de la violence), c’est la douceur — qui est proprement désarmante. Aussi vrai que la vérité finit toujours par triompher sur le mensonge, et la lumière par faire refluer l’ombre, la douceur extirpe du cœur de l’homme la douloureuse écharde du mal. Marc-Aurèle prétendait même que « la douceur est invincible »… La morale évangélique est dominée par ce paradoxe incarné jusqu’au sacrifice par le Christ lui-même : le vrai Seigneur, c’est le serviteur. “Bienheureux les doux, les humbles de cœur” proclament les Béatitudes ! Du reste, toutes les grandes religions sont surplombées par le message de paix, d’amour et de respect mutuel qui fonde la dignité de l’homme et l’élève à une dimension sacrée. Les amoureux, les parents, les éducateurs et tous ceux qui œuvrent à resserrer les liens entre les êtres gagneraient à méditer l’extraordinaire puissance de la douceur, qui garde l’homme de ses aveuglements, de ses égarements, de ses pulsions primitives, pour le faire grandir en humanité dans une civilisation de l’amour qui mériterait enfin son nom.
François Garagnon http://www.montecristo-editions.com