19 Mai 2010
« Nous avons en nous une sorte de "maison intérieure", que nous visitons peu, et dont nous ignorons qu'elle est le lieu de notre trésor véritable. Il arrive que nous en ayons égaré la clé, par distraction ou par négligence. Alors, nous ne pouvons entrer en nous-mêmes : nous sommes enfermés à l'extérieur, happés par les distractions du moment, incapables de faire silence pour "se retrouver". Si l'on ne veut pas que cette maison se délabre, il faut l'entretenir comme toutes les maisons. Faire le ménage en soi, et surtout aménager un intérieur qui nous ressemble et qui ne soit pas constitué des babioles de l'époque. Le décorer à notre goût afin que l'on s'y sente bien et en harmonie avec nous-mêmes.
Prenons soin de notre maison intérieure, et aimons y séjourner : notre paix intérieure y réside aussi. Vous ne vous trompez pas d'adresse
« C'est surtout par contraste que nous sommes heureux et que nous sommes en mesure de percevoir la juste valeur des choses de la vie. C'est la soif qui nous fait éprouver la précieuse valeur de l'eau ; c'est la pluie insistante qui nous fait savourer la chaleureuse présence du soleil enfin revenu ; c'est la séparation qui nous fait goûter l'incomparable plaisir des retrouvailles ; c'est la dispute ou l'éloignement qui nous permettent d'éprouver toute la dimension constructive de la réconciliation ; c'est l'échec qui donne tout son poids à la réussite. Ce sont les abîmes de la souffrance, enfin, qui nous mettent sur le chemin d'ascension qui conduit aux sommets de la joie. Et Joseph Kessel remarque à juste titre que « l'oasis dans le désert est plus verte que toute la verdure d'un monde gorgé d'eau ». La vie est composée de contrastes et d'alternances, et c'est pourquoi ce qu'il nous est donné de vivre est fort, intense, et mérite d'être vécu. »
« La joie est la récompense immédiate de nos élans les plus authentiques. Que ce soient les choses que l'on sait, ou les choses que l'on fait, il y a toujours une secrète réjouissance qui naît du geste juste, de la relation juste, de la parole juste, de l'idée juste. Voilà pourquoi nul n'est plus enviable que celui qui est en joie. On ne possède pas la joie, on se laisse inspirer, transformer, déborder par elle. Lorsque tel est le cas, nous disposons d'une richesse proprement inépuisable, puisque plus l'on puise dans la joie, plus celle-ci se fait abondante. » (François Garagnon)