7 Février 2011
PAROLES D’AFRIQUE
« Si tu possèdes de grandes richesses
Et si tu ne fais pas de don,
Et que tu n’offres rien aux enfants des frères,
Si un mendiant vient à toi,
Et que tu le renvoies les mains vides,
Quand tu deviendras vieux et que tu mourras, à ce moment-là,
Ta mort sera semblable à celle d’une souris de ta maison,
Et la nouvelle de ta mort ne dépassera pas le seuil de ta porte,
Car comme la vulgaire mouche, comme elle, tu es sans poids. »
« On n’est pas orphelin
D’avoir perdu père et mère,
Mais d’avoir perdu l’espoir
« Le pouvoir n’a pas besoin d’être proclamé
Promène-toi avec élégance et dignité
Jarre posée à même le sol
Filet qui couvre le panier. »
« Les paroles très anciennes, c’est comme les
Graines : tu les sèmes avant les pluies, la terre
Est chauffée par le soleil, la pluie vient les mouiller,
L’eau de la terre pénètre dans les graines,
Les graines se changent en herbe, puis deviennent
Des épis de mil. Ainsi toi à qui je viens de dire la Parole très ancienne, tu es la terre, j’ai semé en toi la graine de la parole,
Il faut que l’eau de la vie pénètre en la graine pour que
La germination de parole ait lieu. »
« Vous qui habitez ensemble,
Dites-vous vos secrets :
Cependant laissez entre vous un petit mur,
Qui, sans vous gêner pour voir les yeux
De l’autre, vous empêche de voir ses pieds. »
« L’œil va où le cœur ne veut pas, mais le pied ne va pas là où le cœur ne veut pas aller. Ton hôte est venu chez toi. Il n’est pas passé au large de ton campement. Cela signifie qu’il ne t’a pas méprisé. Qu’il te respecte. Il n’y a pas de plus grand bonheur que la venue d’un hôte, dans la paix l’amitié.
« La vie de tout homme est faite de bonheur, de souffrance. Tu sais à quoi ressemble le bonheur ? Aux petites gouttes de lait qui giclent partout sur ton corps au moment de la traite. Et tu sais à quoi ressemble la souffrance ? Aux étincelles qui te brûlent quand tu es assis autour du feu. La souffrance du feu et le bonheur du lait. Tu sais bien qu’ils ne se ressemblent pas. Et dans la vie de chacun, il y a le feu et lait. »