Le Monde de la Philo et de la Poésie

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« Parabole d’un curé de campagne

 

EXTRAIT DU LIVRE : DE PIERRE TREVET 

« Parabole d’un curé de campagne 

 

Toutes les histoires, paraboles et fariboles compilées dans cet ouvrage ont été collectionnées patiemment et sélectionnées avec soin comme le nectar butiné par l'abeille et disposé par elle dans les alvéoles. Tous ces contes, mots d'enfants, mots d'esprit... ont été «testés» au cours d'homélies, de catéchèses, de veillées de jeunes, ou d'enseignements. Ils se font l'écho d'un certain Jésus de Nazareth, qui «ne leur disait rien sans employer de paraboles» (Mt 13, 34). Une parabole, «cela veut dire que dans une histoire il y a une autre histoire qui se cache et qui est la véritable histoire de l'histoire». 

 

Le Père Pierre Trevet est prêtre du diocèse du Puy-en-Velay depuis vingt ans. Outre son ministère paroissial, il anime des récollections dans le cadre des Équipes Notre-Dame et des CPM (Centres de préparation au mariage), ainsi qu'une émission quotidienne sur RCF-Le Puy (Paraboles et fariboles). Il est aussi accompagnateur d'une communauté Foi et Lumière à laquelle il versera les droits d'auteur de cette publication 

 

« Chrétiens, nous savons que non seulement Dieu est grand mais qu'il est amour. Dieu n'est pas un super-ingénieur solitaire. Dieu est communion. Dieu est relation. Non seulement, Dieu nous aime, mais Dieu est AMOUR en lui-même. Et nous vivons nos journées « au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit ». Nous n'écrivons pas aux noms au pluriel comme s'ils étaient trois dieux, mais au nom au singulier, parce que les Trois sont un seul Dieu. » 

 

« En faisant le signe de la croix, j'exprime mon désir d'être enveloppé de l'amour du Père, du Fils et du Saint-Esprit, de haut en bas et de gauche à droite. Je m'habille de cet Amour comme d'un manteau. 

Le signe de croix, c'est le plus petit condensé de la foi chrétienne et le rappel du baptême. La croix est le grand signe du salut par la mort et la résurrection du Christ. Par le baptême, nous mourons au péché pour naître à une vie nouvelle qui est la vie même de la Sainte Trinité. 

En montrant mon front, mon cœur, mes épaules, je rappelle également le grand commandement, le premier des commandements, qui est d'aimer Dieu : 

- de tout son esprit (de toutes ses capacités de raisonnement, de mémoire, d'intelligence, d'imagination, de projet...) ; 

-  de tout son cœur (avec son affectivité, ses sentiments, sa capacité d'émotion, d'indignation, de tendresse, de délicatesse...) ; 

- de toutes ses forces (avec tout son corps : les épaules mais aussi les mains, les yeux, les oreilles, les pieds, la... langue !). » 

Portrait chinois du Saint Esprit 

 

-      Si le Saint Esprit était un animal, il serait une colombe : pour le 

         renouveau après le déluge, la paix, la pureté, rayonnement, la liberté. 

-      Si le Saint Eprit était une partie du corps, il serait le doigt de Die 

         qui indique la route. 

-      Si le Saint Esprit intervenait dans un sauvetage, il serait le souffle 

         de jésus qui réanime. 

-      Si le Saint Esprit était une force naturelle, il serait le vent qui  

         pénètre partout et reste insaisissable. 

-      Si le Saint Esprit était une source d’énergie, il serait l’eau vive d’un torrent. 

-      Si le Saint Esprit pouvait se résumer en trois lettres, il serait le Feu. Il réchauffe, il éclaire, il unit, il soude. 

-      Si le Saint Esprit était une couleur mystérieuse, il serait l’ombre. Il nous suit partout. Nous l’oublions, mais il ne nous oublie jamais. 

 

Le Saint Esprit a pris place en nous à notre baptême. Sa présence a été confirmée à notre confirmation. Mais il est comme le cacao du petit-déjeuner. Si vous ne remuez pas, le cacao reste au fond. Mais si nous prions, si nous participons à la messe, si nous ouvrons l’Evangile, si nous lui demandons son aide, il envahira peu à peu tout notre être et toute notre vie, comme chez les saints. 

 

 

« Nous vivons, Seigneur, dans un monde fermé à double tour ; verrouillé par des milliers, des millions de clefs. 

Chacun a les siennes : 

celles de la maison et celles de la voiture, celles de son bureau et celles de son coffre. 

Et comme si ce n'était rien que tout cet attirail, nous cherchons sans cesse une autre clef ; clef de la réussite ou clef du bonheur, clef du pouvoir ou clef des songes... 

Toi, Seigneur, qui as ouvert les yeux des aveugles et les oreilles des sourds, 

donne-nous aujourd'hui la seule clef qui nous manque 

celle qui ne verrouille pas, mais libère ; 

celle qui ne renferme pas nos trésors périssables, 

mais livre passage à ton amour, 

celle que tu as confiée aux mains fragiles de ton Église et qui ouvre les portes du Royaume. » 

 

« Le chrétien n’est pas celui qui croit simplement qu’il y a un Dieu, mais il croit ce que ce Dieu déclare, il croit Dieu. Comme nous croyons notre mère même lorsqu’elle nous révèle des faits de notre enfance qu’il nous est impossible de vérifier. Dieu ne peut  ni se tromper, ni nous tromper. » 

 

« La foi n'est pas seulement une confiance en Dieu et un comportement C'est aussi un contenu. Mais ce n'est pas qu’une connaissance livresque, un donné à apprendre par cœur. La foi est un acte auquel participe toute l'intelligence qui accepte d’être éclairée d'en haut. Sans la foi, l'intelligence ne peut pas découvrir u que Dieu est Trinité, que Dieu le Fils s'est incarné, que Jésus est ressuscité, que l'hostie est devenue le Corps du Christ. La foi élève l'intelligence. Et l'intelligence trouve de la joie à explorer e mystère de Dieu. Il est un océan d'amour sans rivage et sans fond Nous n'aurons pas assez de l'éternité non pas pour l'apprendre  par cœur, mais pour nous laisser prendre par le cœur. » 

 

« Aux croyants, on dit facilement : Si Dieu existait, il n'y aurait pas toutes ces guerres, toutes ces épidémies, tous ces malheurs. Sans prétendre ici répondre à cette question, suggérons un élément de réflexion. Chaque minute, vingt-trois enfants meurent de faim dans le monde. On peut dire en effet : « Pourquoi Dieu permet-il que vingt-trois enfants meurent dans le monde ? » Cependant, durant la même minute on dépense plus d'un million de dollars pour acheter des fusils, des canons, des bombardiers. Alors, Dieu peut nous dire : « Je vous donne un million de dollars. Si ça ne suffit pas pour nourrir vingt-trois enfants, je peux vous donner un peu plus, mais vous pourriez peut-être essayer déjà avec ce million de dollars.. » 

 

Le directeur du Centre de recherches démographiques en France disait : « La terre a de quoi nourrir quarante milliards d'habitants. » Donc il semble bien que Dieu ait donné tout ce qu'il fallait. Est-il juste de notre part de mettre Dieu en accusation ? Et quand nous regardons le Christ en croix, le pouvons-nous encore ? » 

 

« Un jour, un pêcheur me faisait remarquer : On dit que l’on prend du poisson. En fait, il faudrait dire le contraire. C’est le poisson qui nous prend. Si un poisson ne veut pas mordre à l’hameçon, vous ne pouvez absolument rien faire. C’est aussi vrai dans la foi : Le Seigneur ne nous prendra jamais de force. Il fait tout pour nous attirer. Il nous aime, il nous aimante. Mais c’est à moi de me laisser prendre par lui. » 

 

« Quand un incendie est éteint, il est éteint, mais il reste de arbres calcinés. Quand quelqu'un a été gravement malade, si un cancer a été bien opéré, si on a bien tout enlevé, la personne es guérie, elle ne mourra pas de cela. Mais, avant qu'elle ait recouvré la santé et qu'elle puisse courir un cent mètres, il y en a pour un moment. Quand vous avez pardonné à quelqu'un, vous pouvez, dans le secret de votre cœur, au plus profond, avoir pardonné. Mais, toutes les traces de trahison, d'incompréhension, de haine qu'il a pu y avoir, les dégâts qu'a occasionnés, non seulement dans la relation, mais aussi en vous, le fait que pendant un certain temps vous avez été en hostilité avec telle personne, ont ils été effacés d'emblée ? » 

 

Ces trois exemples, pris dans des domaines distincts montrent qu'entre la guérison de la cause et l'assainissement de toutes ses conséquences, il y a une différence. Dans l’ordre de la grâce il en va de même : vous êtes pardonné, vous avez reçu l'absolution. Mais le péché fait des dégâts, il laisse des traces. L'indulgence est comme une surabondance de la grâce, que nous recevons tout particulièrement en solidarité avec tous les autres chrétiens - vivants et morts -, pour que la grâce du pardon, la grâce de la réconciliation, s'étende dans toute notre vie, pour que nous soyons vraiment, dans toutes les fibres de notre être, guéris de ces relents de péché qui peuvent avoir désorganisé, démantibulé notre être humain et notre être relationnel. 

La confession fait partie de la démarche jubilaire. Chaque fois, c'est l'occasion d'expérimenter de nouveau l'amour du Seigneur. Il est né dans une écurie pour nous dire qu'il n'a pas peur de visiter le coin le plus moche, le plus sali de notre cœur. Il est mort sur une croix pour que nous puissions mettre une croix sur notre passé. Quelqu'un qui est pardonné n'a plus de « passif ». Dans la Bible, il est écrit que Dieu jette nos péchés au fond de la mer... ! (Cf. Mi 7, 19.) Quelqu'un ajoutait qu'il pose une pancarte sur la rive avec cet écriteau : « Interdit de pêcher », c'est-à-dire « Interdit de revenir sur ce qui ne nous regarde plus, puisqu'il a tout pris sur lui ». 

 

« Dieu est à la racine de mon être d’abord comme la source jaillissante de ma vie. Ma vie physique, biologique, ma vie intellectuelle, personnelle, consciente et libre. Le jour de mon baptême, une deuxième source se greffe sur cette source fondamentale perpétuelle. Le prêtre qui baptise n’est pas une espèce de sorcier, mais un sourcier qui révèle la source d’amour du Père, du Fils et du Saint Esprit, la source de foi, d’espérance et de charité, la source qui recrée. Cette source désaltère toutes les soifs inscrites au plus profond de moi : soif d’amour, soif de connaissance de Dieu, soif d’absolu, soif d’infini, soif de bonheur, soif de communion, soif du pardon. » 

 

« Baptisé, nous avons dans le tréfonds de notre cœur plus qu’un trésor, plus qu’une force : quelqu’un qui peut nous conduire à l’union au Père et l’unité avec nos frères, définition du salut. » 

 

« Il est bon de demander, d’appeler, de supplier. Mais notre prière n’a pas pour but d’influencer Dieu, ou de l’informer, ou de capter son attention et ses bonnes grâces : lui-même nous aime et sait ce dont nous avons besoin. A celui qui se plaint : « Pourquoi ne suis-je jamais exaucé ? » On peut répondre par ce jeu de mots : le plus important n’est pas d’être « exaucé », mais d’être « exhaussé ». La prière est là pour nous élever au-dessus de nous-mêmes. 

« Nous demandons à Dieu ce qui nous plaît. Il nous donne ce qu’il nous faut. » (Léon Bloy) » 

 

« Nous ne  sommes pas sur terre comme en exil ou pour une installation définitive mais pour une Pâque, un passage.  Nous sommes donc ici en apprentissage, en stage d’amour. Ce qui nous sauve c’est la foi. Personne n’est sauvé par sa bonté naturelle mais par la foi opérant par la charité. D’après l’Evangile, nous avons deux défis à relever : servir et se laisser servir. Quel est le plus difficile ? Pour servir, il faut triompher de son égoïsme. Pour se laisser servir, se laisser façonner, se laisser purifier, sanctifier, il faut triompher de son orgueil. Personnellement, je suis à la fois égoïste et orgueilleux. Les deux sont difficiles. Parfois, on me dit : « Au Ciel, qu'est-ce que nous ferons ? » C'est significatif : nous pensons volontiers en terme d'action, d'efficacité, de production, de « faire »... Au Ciel, nous ne ferons rien. Nous aimerons, et nous nous laisserons aimer. » 

 

 

 

 

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