5 Février 2011
Mon champ de coraux
Quand elle me laisse admirer son merveilleux jardin
De l’Anse-à-l’Eau à la Baie-Olive
Je fouille tous ses secrets sans froisser ses profondeurs.
Comme si elle voulait offrir un collier à Karukéra
La mer, ma mer que j’aime
Artiste aux doigts de fée
Libère son trésor d’acropores
Où jouent à cache-cache les zagayas.
L’immense lit de corail
Nuage de graffitis, fantaisie délirante
Etalé pour l’amour du beau mystère
Brave l’écume et laisse le dernier mot aux polypes.
Les poissons chirurgiens, les yayas, les mérous
Dans leur paysage de guirlandes arborescentes,
Sous le regard éveillé de l’île de la Désirade,
Guettent le pêcheur en toute saison.
Mon soleil bleu échoué au hasard du naufrage des continents
Architecte en fête sur les récifs
Me fascine par ses fongus et ses denrites.
Je plonge dans l’univers des mots et des sensations
Pour remplir ma barque d’utopies
Et pleurer sur la fragilité de l’œuvre humaine.
De mon île surchargée de beauté de patience
J’attends le sourire de corail de l’enfant de demain.
Ernest MOUTOUSSAMY