21 Mai 2016
Le face-à-face
Toute droite, la violette,
Avec ses oreilles de faon,
Écoute le chant triomphant
De la source qui la reflète.
Ah ! Quelle passion me pousse
A saisir ce gibier subtil
Ce frais petit fauve d’avril,
Entre mon index et mon pouce ?
Je te hausserai vers la nue
Et je renverserai le front
Et face à face nous serons,
Moi le géant, toi la menue.
Si claire figure foncée,
Lueur montant du fond du noir,
Mon espoir et mon désespoir,
L’infini dans une pincée,
Fleur enfant, très ancien sourire,
Éternel museau d’un instant,
Qu’avons-nous donc tous les printemps
De si pathétique à nous dire ?
Lucienne Desnoue