6 Août 2008
LA COLOMBE
Sous le ciel pur d'automne asséché
Ils marchent légèrement ; et le vent passe
Et quelle félicité d'entendre, désormais
Le bruit cassant des feuilles de maïs
Le chant de la plante en fibre et azurée :
II est pareil à l'émanation de la mer
Lointaine, ou l'émanation du glacier
Prochain, avec son effondrement solitaire.
Car la colombe une première fois
Rapporta le divin signe : une vraie branche
De l'olivier du vrai sol, et la colombe
Ensuite aventurée n'est revenue
Jamais.
Sur toute l'épaisseur de la chose qui luit au lointain
Et sur le cœur qui bat contre cour à minuit
Et sur l'esprit des eaux et sur celui des lunes
Funèbres des marais non éloignés des tombes
Des bien-aimées jadis possédées et sur leurs fantômes
Sur le flanc vert de la prairie et dans le noyer
Abandonné...
(Extrait de Les Noces) PIERRE JEAN JOUVE