9 Février 2011
Quand l'herbe pousse drue et la feuille s'étire
et la fleur pointe à la branche
et le rossignol haut et clair
lance sa voix et module son chant,
joie : lui ; joie : la fleur ;
joie : moi-même;
joie : ma dame passe par-dessus tout.
De toute part la joie m'enclôt et me guide,
mais elle seule est joie qui toute autre joie anéantit.
Quand je vois l'alouette étirer
de joie ses ailes au soleil,
s'oublier et se laisser choir
le cœur pâmé de douceur,
aïe... j'envie tellement
ceux qui se réjouissent ainsi.
C'est merveille que sur-le-champ
mon cœur n'en fonde pas de désir !
En joie je commence ce poème,
en joie je le continue et le finis.
Si l'homme en est la fin,
bon sera le commencement.
Du juste commencement,
me vient joie, allégresse.
De la juste fin, je rends grâce.
L'acte juste ne se loue qu'une fois mené à sa fin !
(Bernard de Ventadorn)
(Guadeloupe, Cacao)