11 Mars 2011
Je sais le chemin creux
Je sais le chemin creux qui descend aux prairies.
Les jeux de la lumière et de l’ombre y sourient
Comme au visage aimé les grâces du printemps.
Voici le ruisseau bleu qui coule des étangs,
La charrette de foin qui cahote aux ornières ;
Voici l’épais taillis aux chansons buissonnières
Où s’apaise à la nuit l’âme errante du vent.
J’y retrouve mes pas et mes rêves d’enfant ;
Mais, dans l’émoi du cœur, saurai-je reconnaître
Nos chiffres enlacés sur l’écorce du hêtre,
La source où tu buvais aux fraîcheurs des chemins,
Le coudrier qu’un soir, j’ai courbé vers tes mains ?
Et l’oiseau bocage qui te laissait charmée,
L’entendrons-nous encor, songeurs, sous la ramée ?
(A.P. Garnier)