14 Octobre 2016
Extraits du livre « Vivre, croire et aimer »
De Martin Steffens
« Miracle de la vie qui patiemment donne forme à l’enfant à naître.
Miracle de l’amour qui s’ouvre là même où l’on souffre.
Miracle d’avoir l’existence en partage. Ces miracles sont la saveur réelle de nos petites vies. On n’invente pas leur beauté : on se cogne à elle, et ce choc crée une étincelle, et de cette étincelle naît une attention plus pleine, un rapport plus authentique et plus vrai à la vie reçue. »
« Être heureux, disait saint Augustin, c’est désirer ce qu’on a » : c’est être réconcilié avec le tout de sa vie. J’étais fâché avec elle... mais je ne le suis plus. J’avais perdu le fil qui me reliait à la bonté des êtres, à la beauté des choses : le voilà tout à coup renoué. « Comme c’est bon de te revoir », aurions-nous envie de murmurer à notre vie, quand le goût nous en est redonné.
Si la joie est, par nature, retrouvaille, ne faut-il pas faire de chaque instant la rencontre espérée et enfin advenue de ce que mon cœur cherchait ? De chaque instant, même les plus pénibles ? Pour Simone Weil, le bonheur inconditionnel est possible. Il consisterait à sentir l’amour de Dieu jusque dans l’épreuve qu’on traverse : l’homme est parfaitement comblé s’il vit l’épreuve, et la douleur qui lui est attachée, comme l’étreinte d’un vieil ami enfin retrouvé, qui nous serre un peu trop fort.
A défaut d’être capables d’accueillir ainsi l’épreuve, veillons du moins à laisser la joie, de temps à autre, nous prendre dans ses bras.