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31 Juillet 2016
Extraits du livre : Apprendre à faire silence
D’Anselm Grün
Résumé : Dans un monde où le bruit, source de nuisances intolérables, nous envahit sans cesse, nombreux sont ceux qui aspirent au silence.
Soucieux de l’équilibre personnel, Anselm Grün, s’appuie sur la riche expérience des moines, notamment les Pères du désert et sur de savoureuses anecdotes, les apophtegmes pour mieux rejoindre ses contemporains dans leur quête de silence.
Il ne cherche pas à faire de ces derniers des moines silencieux, mais bien des êtres de désir, d’intériorité. Son maître mot est « lâcher prise », c'est-à-dire renoncer à soi, faire taire ses crispations, ses idées fixes. Anselm Grün propose ainsi une vraie démarche de « recentrement », secret de l’évolution spirituelle.
« Se taire ne signifie pas simplement ne rien dire, mais c’est écarter toute possibilité d’évasion, afin de me supporter tel que je suis. Je ne me contente pas de renoncer seulement au discours, mais aussi à toutes les occupations qui me détournent de moi-même. Dans le silence, je me force à être totalement présent à moi-même. Qui s’y emploie découvre d’abord que ce n’est pas agréable. Se manifestent en effet toutes sortes de pensées et de sentiments, d’émotions et d’impression de peurs et désagréments. Des désirs et des aspirations refoulées se font jour ; des colères contenues se révèlent, des chances qu’on a laissées passer, des paroles omises ou maladroites se rappellent à vous. Fréquemment, les premiers instants de silence nous dévoilent un désordre intérieur, c’est la confusion de nos pensées et de nos désirs. Il est douloureux de supporter cette situation. Nous nous heurtons aux tensions internes qui sont pour nous source d’angoisse. Certes, le silence ne suffit pas à éliminer de telles tensions. En nous taisant, nous faisons la découverte de ce qui se passe en nous, nous n’avons pas d’illusion : nous voyons la réalité. Pour beaucoup, cette expérience est si pénible, voire accablante et si angoissante, qu’ils ne peuvent pas la supporter longtemps. Il leur faut en parler ; ils sont obligés d’évoquer leurs problèmes avec d’autres. »
(A suivre)