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Extraits de livres lus: « Psychologie positive . » Le bonheur en famille

Le bonheur en famille

 

« Dans notre image du bonheur, il fait toujours beau. Les pluies dans le couple, les tempêtes avec les enfants ne font généralement pas partie de cette image du bonheur. Or, comme la pluie, le vent, l’orage sont utiles à la nature, les conflits, les frictions, les larmes sont nécessaires à la croissance, à l’harmonie. Sans conflit, il ne peut y avoir de croissance. »

L’harmonie, ce n’est pas se comporter tous de la même façon. Dans un orchestre, par exemple, tout le monde ne joue pas la même note, chacun garde son instrument et joue sa partition. »

 

L’éducation d’un jeune enfant

 

« En réalité, la plupart des parents traversent leur période du « non » bien avant que les enfants ne l'abordent. Dès que le petit crapahute dans le salon, les interdits pleuvent et l'enfant ne peut pas les comprendre. Prenons un exemple : une maman dit à sa fillette de 18 mois : « Ne touche pas à ce placard ! » Évidemment, la petite fille avance aussitôt sa main vers le placard en question, en regardant sa maman bien dans les yeux, c'est un comportement naturel à cet âge. La mère se met alors en colère : « Tu te moques de moi ! Je viens de te demander de ne pas y toucher. » Elle est convaincue que sa fille cherche à la provoquer. En fait, il se trouve qu'avant l'âge de deux ans, l'enfant n'a pas encore la possibilité de construire dans sa tête des images mentales organisées : il ne peut se représenter ce qu'est un interdit, autrement dit, il ne peut pas encore mettre en images la consigne, voir dans son esprit l'action à ne pas accomplir. Son intelligence est « sensori-motrice » c'est-à-dire qu'elle ne passe que par ses sensations physiques et ses mouvements. En faisant le geste d'avancer sa main vers le placard, la petite fille cherche à assimiler la consigne verbale. Par conséquent, quand sa mère la gronde, elle ne comprend pas et éprouve un sentiment d'injustice : elle ne faisait qu'essayer de faire ce que maman avait dit ! C'est parce que la réaction de sa mère est très importante à ses yeux qu'elle la regarde attentivement, dans le but de vérifier qu'elle répond bien à sa demande. Dans ce cas de figure, l'attitude plus appropriée aurait été de lui affirmer : « Bravo ma chérie, oui, c'est bien ce placard-là et maintenant, ce placard reste fermé. » Nous avons malheureusement l'habitude d'émettre la plupart de nos consignes en termes d'interdits alors que le cerveau d'un enfant de 18 mois ne sait pas traiter une négation qui nécessite deux gestes mentaux : visualiser le geste et le bloquer. Un enfant qui cherchait à bien faire et n'est pas compris par ses parents éprouve de la peur et de la honte. Il s'autodéprécie : « Je ne suis pas quelqu'un de bien puisque je fais mal. »

 

« En thérapie de couple, l'immense majorité des gens semblent plus intéressés par les jeux de pouvoir que par l'intimité. Chacun cherche à prouver qu'il a raison et que l'autre a tort, au lieu de lâcher le masque et d'écouter l'autre parler de son vécu. Chacun cherche à rester en position dominante, par la critique ou par des manifestations d'autorité. Chacun s'accroche à ses certitudes et à l'image qu'il veut donner de lui-même pour dissimuler son vide intérieur, ses émotions douloureuses, ses hontes et ses peurs. L'amour, c'est prendre le risque de baisser ces barrières, de se montrer tel que l'on est et de regarder l'autre tel qu'il est. L'amour est dans la sensation de soi et l'ouverture à l'autre. L'émotion d'amour naît de l'intimité. Faute d'intimité, nous sommes dans un manque permanent d'amour. Être attaché à quelqu'un ne veut pas toujours dire l'aimer. L'attachement par la peur et la honte peut être aussi solide que l'attachement par l'amour. »

 

« Quand nous avons le sentiment que l'autre nous agresse, nous juge, nous pensons que c'est lui qui a un problème. En réalité, il est en train de tenter de nous dire quelque chose et il ne sait pas le formuler autrement. Plutôt que de nous sentir blessés, c'est-à-dire attaqués dans notre image et de nous jeter dans le conflit, il vaudrait mieux essayer de l'écouter. C'est seulement ainsi qu'on peut lui montrer qu'on l'aime vraiment. »

 

« L'harmonie n'est possible que si chacun peut exprimer ses colères et prend le temps d'écouter l'autre. Osons-nous dire nos propres colères de manière constructive ? Ou bien accumulons-nous des rancœurs pour justifier ensuite une agression ? Certains disent qu'ils n'osent pas manifester leur colère de peur de faire mal à l'autre. Si c'est le cas, ce n'est pas de colère qu'il s'agit mais de violence : les sentiments négatifs, les jugements se sont accumulés et se transforment en agression vis-à-vis de l'autre. Ils les ont étouffés pour éviter leurs propres émotions, pour ne pas sentir leur blessure. Exprimer sa colère, au contraire, c'est dire «je », c'est montrer ses émotions, sa fragilité, c'est s'exposer, c'est dépasser la honte. Si on ne s'exprime pas, de peur de risquer de perdre l'autre, on risque de se perdre soi-même. »

 

Conclusion

 

« Pour vivre heureux en famille, chacun a besoin de se sentir en sécurité. L’amour, ce pourrait être de s’exprimer sans crainte de déplaire, de se sentir libre d’être soi. Le bonheur, c’est simplement de se sentir à l’intérieur de soi. Ce n’est pas seulement la joie, mais aussi l’acceptation de la souffrance. C’est le fait d’aimer et de se sentir proche de ceux qu’on aime. »

 

(Isabelle Filliozat)

Extraits de livres lus: « Psychologie positive . » Le bonheur en famille

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