16 Août 2012
Extrait du livre « Les saisons du cœur
D’André Daigneault
Résumé : A travers les saisons du cœur, la symphonie de l'émerveillement est souvent précédée du chant de la douleur.
L'expérience des automnes où tout se meurt et celle des longs hivers de neige et de froid sont essentielles pour saisir l'éclat d'un nouveau printemps. La douceur de l'été et la fraîcheur de la source redonnent sens à la vie.
André Daigneault propose dix-huit réflexions sur les saisons du cœur. Ces pages parlent de notre vie, avec ses joies, ses solitudes, ses combats, son espérance. C'est dans cette force et cette fragilité que triomphe l'amour de Dieu.
Printemps
« Que les pluies du printemps tombent sur notre cœur mal labouré et qu’elles lavent tout de leurs célestes mystères, qu’elles purifient tout, pour que de la terre blessée de notre cœur éclatent des fleurs et des moissons nouvelles ! »
« Il n’existe sans doute aucune fenêtre de notre âme plus révélatrice que celle de nos larmes, car les larmes qui coulent de nos yeux sont puisées dans les profondeurs de notre être. Si je pouvais accumuler dans un vase toutes les larmes versées silencieusement au fil des saisons, cela pourrait sans doute devenir un bain de lumière et de tendresse ; dans chacune de nos larmes se trouvent les plus précieux moments de la vie. »
« La neige se change en pluie, que le vent balaie à son tour. Comme le printemps vient, j’attends le retour des hirondelles perchées sur tous les fils. Au rebord de ma fenêtre, j’attends. »
Avril
Je n’oublierai jamais l’avril de mon enfance
Les enfants, le parfum que le printemps murmure
Je n’oublierai jamais cette douce romance
Qui montait à mon cœur, comme chansons qui furent.
C’était beau, c’était beau à m’en fendre le cœur
Après neige fondue c’était soleil qui brûle
C’était beau, c’était beau à pleurer de bonheur.
Comme un feu sous la glace au sang frais de gelure.
Je n’oublierai jamais l’avril de mon enfance
Entre ce mars gelé et le doux mai lilas
C’était beau, c’était beau comme un enfant qui naît
Nous sortions de nos cendres pour courir dans l’air frais.
« Le pêcheur de perles doit oser plonger dans l’eau profonde, même s’il n’en voit pas le fond, pour ramener le trésor à la surface. De même, celui qui aspire à la prière et à la grâce ne pas rester sur la rive ; il doit plonger dans l’eau pure du cœur. Pénétrez au plus intime de votre faiblesse et de votre pauvreté et vous découvrirez ce trésor dont la valeur n’a rien de comparable à ce que vous possédez déjà. »
« On ne peut approcher vraiment la fragilité d’un autre qu’avec sa propre fragilité ; et on ne peu l’aider qu’en lui proposant cette force qui vient d’un Autre et qui sait si bien se déployer dans la faiblesse. »
Eté
« La sagesse d’une forêt endormie dans sa vieillesse nous étonne toujours : tout cet espace et ce temps qui ont su conserver une image d’éternité, comme si quelqu’un avait su préserver son cœur malgré tout. Voilà comment notre cœur devrait être. Quelques vieilles forêts survivent et se réveillent un matin, après les plus durs hivers, les cheveux blancs neige ; elles sont toujours agréables à regarder, malgré leur âge : ces forêts savent encore rougir dans l e soleil couchant. Un cœur veille, par-dessus tout, pour que d’autres yeux s’étonnent. C’est le miracle de la vie. Quelques secondes d’un bonheur entrevu qui reste, pour des heures de douleurs consenties qui passent. »
Nous partirons veux-tu, demain nous partirons
Au loin là-bas dans les grands champs de blé
Où les yeux des enfants pétillent comme vin,
Nous partirons demain vers le pays des fées
Nous aurons pour bagages nos cœurs dedans la main
Et le vent pour y boire sous le soleil d’été.
Nous partirons veux-tu demain nous partirons
Sans un mot, insouciant de tout ce temps passé
Comme des bohémiens, la chevelure au vent.
Sans penser à hier, sans savoir le chemin,
Nous partirons veux-tu nous partirons demain
Les larmes au bord des yeux comme des diamants
« Le soleil brille de tout ses éclats. C’est l’été dans toute sa splendeur. Le temps a passé de son pas sonore. La nuit a fait place au jour. La lumière est belle. J’ai bu à la source au plus profond de mon cœur. Au milieu de la nuit, un feu brûlait déjà, mais je ne le voyais pas. »
« Face au cheminement qu’il nous reste, nous devons découvrir ce qu’est l’essentiel dans la vie : « l’amour et la gratuité ». Plus nous vieillissons, plus nous devons découvrir que l’essentiel, c’est d’être et non de faire. A la fin, il ne restera que l’amour vrai et la transparence de notre cœur. Tout le reste passera. « L’essentiel c’est d’être aimé, le reste importe peu. (Ginette Reno) »
Fin.