8 Juillet 2013
Extrait du livre « Le monde de Sophie »
De Jostein Gaarder
Résumé : Sophie, quatorze ans reçoit une lettre où ne figure qu’une seule phrase : « Qui es-tu ? » D’autres messages suivent mais l’expéditeur demeure un mystère C’est le début d’une étrange correspondance qui plonge la jeune fille dans un voyage au cours duquel elle rencontre les principales figures de la philosophie
« T’ai-je déjà dit que la seule qualité requise pour devenir un bon philosophe est notre capacité d’étonnement ? Sinon je te le répète maintenant : La seule qualité requise pour devenir un bon philosophe est de s’étonner »
« Il semble bien qu’avec l’âge plus rien ne nous étonne. Mais nous perdons là quelque chose d’essentiel et que les philosophes essaient de réveiller en nous. Car, tout au fond de nous, une petite voix nous dit que la vie est une grande énigme. Et cela nous en avons fait l’expérience bien avant qu’on ne nous l’ait enseigné. »
« Un philosophe, c’est quelqu’un qui n’a jamais vraiment pu s’habituer au monde. Pour le philosophe, homme ou femme le monde reste quelque chose d’inexplicable, de mystérieux et d’énigmatique. Les philosophes et les petits enfants ont par conséquence ne grande qualité en commun. On pourrait dire que les philosophes gardent toute leur vie une peau aussi fine que celle de l’enfant. »
« Le terme philosophie recouvre une façon de penser radicalement nouvelle qui vit le jour en Grèce environ 600 ans avant Jésus-Christ. »
« S’il n’est pas en notre pouvoir de résoudre le énigmes de la nature, nous savons néanmoins que nous sommes des hommes qui devons apprendre à vivre ensemble. Les sophistes choisirent de s’intéresser à l’homme et à sa place dans la société. »
« Les stoïciens faisaient d’ailleurs remarquer que tous les phénomènes naturels comme par exemple la maladie et la mort suivent des lois indestructibles de la nature. C’est pourquoi l’homme doit apprendre à se réconcilier avec son destin. Selon eux, rien n’arrive par hasard. Tout ce qui arrive est le fruit de la nécessité et rien ne sert de se lamenter quand le destin vient frapper à la porte. Les heureuses circonstances de la vie l’homme doit aussi l’accueillir avec le plus grand calme. »
« Epicure insistait sur le fait que la satisfaction d’un désir ne doit pas faire oublier les effets secondaires éventuels qui peuvent en résulter. Si tu as déjà eu une crise de foie pour avoir trop mangé de chocolat, tu comprendras ce que je veux dire. »
« De nos jours, la ville de Jérusalem est un centre religieux très important aussi bien pour les juifs et les chrétiens que pour les musulmans. Ceci prouve encore une fois la forte parenté historique de ces trois religions. Là se côtoient de grandes synagogues (juives), des églises (chrétiennes) et des mosquées (musulmanes). C’est pourquoi il si tragique de voir que justement Jérusalem est devenu le lieu d’un enjeu politique et des milliers d’hommes se massacrent parce qu’ils sont incapables de s’entendre pour déterminer qui aura la suprématie sur la « Ville éternelle ».
« Jésus se démarqua des autres « messies » en montrant clairement qu’il n’était en aucune façon un agitateur militaire ou politique. Sa mission était d’une autre ampleur. Il annonçait le salut et le pardon de Dieu à tous les hommes. »
« Beaucoup de gens à l’époque de Jésus vivaient dans l’attente d’un messie qui rétablirait le « royaume de Dieu » par la force de la lance et de l’épée. Jésus déclara que le « royaume de Dieu » est l’amour de son prochain, la compassion envers les pauvres et les faibles ainsi que le pardon pour ceux qui se sont écartés du droit chemin. »
« René Descartes naquit en 1596 et mena une vie de voyageur à travers toute l’Europe. Jeune homme déjà, il avait le violent désir de parvenir à des connaissances sûres au sujet de la nature, de l’homme et de l’univers. Mais les études de philosophie qu’il fit achevèrent de le convaincre de sa parfaite ignorance. Il partageait avec Socrate la conviction que seule la raison permet ne connaissance claire. »
« Il y a une filiation de Socrate à Platon jusqu’à Descartes en passant par saint Augustin. Ils étaient tous des rationalistes invétérés. Pour eux, la raison était le seul fondement sûr de la connaissance. »
« On peut sans exagération affirmer que Descartes est à l’origine de la philosophie des temps modernes. Après la redécouverte enivrante de l’homme et de la nature, le besoin se faisait sentir de rassembler les idées de l’époque dans un système philosophique cohérent. » (A suivre)