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29 Juillet 2011
Bobby le rayon de soleil
Un rayon de soleil se croit indispensable à l’éclat du soleil. Pour lui, c’est sûr, il est le plus puissant, le plus éclatant, le plus merveilleux de tous les rayons du soleil…
Mais ses vantardises finissent par lasser ses collègues… Bobby, vexé de leurs railleries, va alors partir… Tant pis pour eux, tant pis pour le soleil ! Il va voir ailleurs… et va apprendre beaucoup !
Il était une fois un rayon de soleil qui s’appelait Bobby.
Depuis qu’il était né, il était persuadé que de tous les rayons, c’était lui qui brillait le plus.
Certes, il rayonnait avec force : tout doré, d’une lumière éclatante, il luisait de mille feux.
-« C’est vrai que je suis le plus beau des rayons du soleil. Mon éclat est superbe. Aucun autre ne m’égale. Je suis le plus fort ! »
Mais d’autres rayons, lassés d’écouter ses vantardises, voulurent lui rabattre un peu son caquet.
-« Pfffft, tu dis n’importe quoi, ce n’est pas toi le plus beau des rayons du soleil. Il y en a plein d’autres qui rayonnent mieux que toi… » dit l’un.
-« Oui, je dirais même que tu parais un peu palot à côté. » ajouta un autre.
-« Mais tu te modères ou quoi ! Brille plus, fais un effort quand même ! » s’exclama un troisième.
Bobby les écouta, mettant leurs railleries sur le compte de la jalousie.
-« Bof, vous dites ça parce que vous êtes jaloux de moi. C’est tout ! Moi, je connais la qualité de mon éclat. Ça vaut largement celui de tous les rayons réunis ! »
-« Ah ben modeste en plus de ça ! » répondit l’un.
-« Non mais pour qui tu te prends ? Tu t’es vu, oui ? Mon pauvre vieux, tu n’as rien d’exceptionnel ! » dit un autre.
-« Oui, je suis sûr que de la terre, personne ne voit la différence. Si tu crois que l’on te remarque, tu te trompes ! » renchérit un troisième.
Alors là, c’en était trop ! Bobby était outré. Quelle méchanceté ! Comment pouvait-on lui dire une chose pareille à lui, le trésor du soleil.
Puisque c’était comme ça, ils allaient bien voir tous, si le soleil brillerait autant sans lui ! Il allait partir, voilà ce qu’il allait faire !
Et tant pis pour eux, tant pis pour le soleil, tant pis pour le monde entier ! Ils l’avaient mis en colère, et ils en supporteraient les conséquences.
Bobby fit ses valises, et quitta donc le soleil. Il partit à la recherche d’une étoile, où il pourrait faire valoir son éclat exceptionnel.
Il en trouva une dans le ciel et s’y installa. Il entreprit alors de briller en se disant :
-« Grâce à moi, cette étoile toute fade va retrouver de la brillance ! »
Plusieurs semaines plus tard, il daigna regarder à nouveau vers le soleil. Alors, que se passait-il là-bas ? Est-ce qu’une partie s’était éteinte ? Il devait briller moins, forcément.
Il chercha à repérer une zone laissée dans l’ombre, suite à son départ… Mais il eut beau scruter précisément tout le rond du soleil, il ne vit rien…
-« Tiens, c’est bizarre… » se dit-il, « je dois regarder du mauvais côté, sans doute le trou noir est-il caché derrière… »
Et il retourna à ses préoccupations de brillance, sur son étoile. A ses voisins, il disait :
-« C’est petit ce que vous faites. Que diable, mettez le paquet, défoncez-vous ! Je suis sûr que nous pouvons arriver à dépasser l’éclat du soleil ! »
Mais les autres n’en avaient pas envie, et commençaient à se lasser d’écouter la démesure de Bobby. Un jour, ils lui répondirent en chœur :-« Bon, Bobby, tu nous répètes que tu es le champion de la brillance, que tu es le meilleur… Peut-être, est-ce vrai… Mais ce qui est sûr, c’est que ta place n’est pas ici. Nous, nous nous trouvons très bien à briller ainsi. Alors rejoins ton soleil et éclate-toi là-bas, d’accord ? »
-« Heu, bon, puisque vous ne voulez pas progresser… »
-« C’est cela, tu as compris, alors va-t-en maintenant ! »
Bobby reprit ses valises et chercha ailleurs. Il habita ainsi plusieurs étoiles, et, à chaque fois, le même scénario se reproduisait. Au bout d’un moment, il se faisait renvoyer par les autres rayons qu’il fatiguait avec ses critiques incessantes et ses soucis constants de performances.
Il fit ainsi le tour du soleil, et, Ô surprise, ne découvrit aucun trou d’ombre.
Cela n’était pas possible. Comment faisait-il pour briller ainsi, sans lui ?
Puis, il dut se rendre à l’évidence. Son départ n’avait changé en rien la brillance du soleil. Il était toujours étincelant, éclatant de lumière.
Finalement, ses anciens acolytes ne se débrouillaient pas si mal. Et lui, il n’était pas aussi indispensable qu’il le pensait.
Un beau rayon, certes, il était. Un de ceux qui mettait du cœur à l’ouvrage. Mais, pas le meilleur, ni le plus puissant. Un comme un autre, voilà ce qu’il était.
Il retourna penaud, vers le soleil, un peu inquiet. Et si on ne voulait plus de lui maintenant. Si son ancienne arrogance lui fermait les portes du soleil.
Il toqua le soleil et lui demanda, les yeux baissés, s’il voulait bien qu’il reprenne du service. Il s’excusa aussi de son comportement d’antan.
-« J’ai changé, je ne suis plus le même, j’ai compris plein de choses… Est-ce que vous voulez bien encore de moi ? » demanda-t-il.
Le soleil sourit, et l’accueillit bienveillamment.
-« Tu es le bienvenu, Bobby ! Je suis heureux de ton retour. Tu peux rejoindre tes frères. »
Et Bobby, le cœur en joie, reprit sa place parmi les siens. Il les félicita sincèrement de leur travail, et leur dit combien il avait pu les admirer de loin.
Il se mit au diapason, et contribua à baigner le ciel de cette si douce lumière que donne le soleil.
Hélas bien des personnes, ne savent pas reconnaître que parfois il faut mettre son orgueil de côté. Pour redevenir comme ce rayon de soleil à la fin il faut reconnaître ses torts
Ce conte a été écrit par Valérie BONENFANT, il se trouve sur son site, il y en a pleins d’autres, un vrai bonheur pour les petits et les grands. Je vous conseille vivement de y passer faire un petit tour
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