6 Mars 2012
Dehors
Dehors, je me promène au-dedans de moi. Les images sont silencieuses. La vie se gagne à l'intérieur, surtout si elle semble perdue de l'extérieur. Je marche en moi sans m'égarer. Je vois mieux aveugle. L'Autre me guide. Je vais là où je ne peux pas aller, dans ces châteaux de l'âme où les images, les mots, les pensées, les sécurités sont abolis. Reste le silence de la prière. Reste la possible visite au creux de l'absence. Reste le scandale du mal et l'espoir que l'Autre me dise une parole que mon amour entende.
Je ne suis jamais dehors au-dedans, malgré les labyrinthes et les murs, peurs et morts confondues. Le froid et le chaud s'accouplent en un instant précis. La profondeur devient la respiration de l'amour. Mes bras, deux ailes pour l'absolu de l'étreinte. Mes lèvres, un baiser, et je m'envole hors de moi, en Toi. Mon baiser te nomme mieux que mes mots, Toi, qui n'es qu'amour.
(Jacques Gauthier, « Les mots de l'Autre. »)