Le Monde de la Philo et de la Poésie

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Souvenirs ! Printemps !

Souvenirs ! Printemps !

 

Elle courait dans la rosée,

Sans bruit, de peur de m’éveiller ;

Moi, je n’ouvrais pas ma croisée,

De peur de la faire envoler.

 

Ses frères riaient... - Aube pure !

Tout chantait sous ses frais berceaux,

Ma famille avec la nature,

Mes enfants avec les oiseaux ! -

 

Je toussais, on devenait brave,

Elle montait à petits pas,

Et me disait d’un air très grave :

«J’ai laissé les enfants en bas. »

 

Qu’elle fût bien ou mal coiffée,

Que mon cœur fût triste ou joyeux,

Je l’admirais. C’était ma fée,

Et le doux astre de mes yeux !

 

Nous jouions toute la journée.

O jeux charmants ! chers entretiens !

Le soir, comme elle était l’aînée,

Elle me disait : «- Père, viens !

 

»Nous allons t’apporter ta chaise,

» Conte-nous une histoire, dis ! -»

Et je voyais rayonner d’aise

Tous ces regards du paradis.

 

Alors, prodiguant les carnages,

J’inventais un conte profond

Dont je trouvais les personnages

Parmi les ombres du plafond.

 

Toujours, ces quatre douces têtes

Riaient, comme à cet âge on rit,

De voir d’affreux géants très bêtes

Vaincus par des nains pleins d’esprit.

 

Victor Hugo contemplation 

Photo Renal

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R
Merci Pestoune.
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P
Magnifiquement émouvant.
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