26 Janvier 2012
En forêt
On quitte la grande route et l’on prend le sentier
Où flotte un bon parfum d’arôme forestier.
Dans le gazon taché du rose des bruyères,
Surgissent, ça et là, des ajoncs et des pierres.
Un tout petit ruisseau que verdit le cresson
Frôle l’herbe, en glissant, d’un rapide frisson.
« Nul horizon. Le long de cette sente étroite
Une futaie à gauche, un haut taillis à droite.
Rien ne trouble la paix et le repos du lieu ;
Au dessus, un ruban très mince de ciel bleu
Que traverse parfois, dérangé dans son gîte.
Un oiseau voletant qui siffle dans sa fuite.
Puis c’est, plus loin, une clairière à l’abandon,
Où noircissent encore des places à charbon ;
Des êtres chevelus, se dressent en groupe
Des arbres épargnés à la dernière coupe ;
De grands troncs débités s’étagent en monceau
C’est tout auprès que prend sa source le ruisseau.
Qui longe le sentier et traverse la route ;
Il sort d’un bassin rond qui filtre gouttes à gouttes.
Où tremble, reflété comme dans un miroir,
L’œil vacillant et clair de l’étoile du soir.
Henri de Régnier