8 Novembre 2011
La feuille et le vent
La feuille et le vent.
Aurais t’elle dû céder à ce tendre penchant,
Se parer de ses plus beaux atours souvent,
Existait-elle, feuille, pour un soupir du vent ?
Qui chiffonnait sa robe au couleur du couchant.
L’arbre lui disait, c’est un amour de passage …
Ses branches craquaient afin de le faire s’enfuir,
Lui, gamin , allait poursuivre les nuages
Et sans souffle revenait un baiser cueillir…
L’automne acheva ce sentiment platonique
De ce bref coup de cœur, cette page de roman…
La futaie alla l’enterrer mélancolique,
Le vent et l’arbre, jusque sa mort restèrent amants….
Ainsi finit une feuille, enfant du printemps,
Elle repose maintenant parmi les brindilles
Pendant l’hiver, observez là de temps en temps,
Elle traine les rues comme une mauvaise fille,
S’affichant dans un coin sombre avec un papier gras,
Un peu fardée pour une croisière de caniveau,
Et puis le vent cruel, l’attrapant par le bras,
Loin de son arbre, l’emmène par monts et par vaux…
Ainsi fini le destin de l’écervelée,
Ayant confié sa vie à celui qui dansait.
Parfois, au sol, dans leurs rondes échevelées,
Ne soyez pas surpris par le bruit d’un baiser…
(Rime)