13 Avril 2013
Jardin du Luxembourg
Ce parc se trouve tout près du paradis.
Et les fleurs fleurissent comme si on leur avait dit.
De petits garçons poussent de grands cerceaux.
De petites filles portent de grands rubans.
Ce qu’ils crient est difficile à comprendre.
Car la ville est étrangère. Elle s’appelle Paris.
Tous, même les hommes sérieux,
Le ressentent ici : la terre est une étoile !
Et les enfants ont de jolis noms
Et presque aussi beaux que sur les réclames.
Même les statues, le plus souvent des dames
Souriaient bien, (si seulement elles le pouvaient !)
Tintamarre et cris de joie volent à nos oreilles
Comme de la musique. Ce ne sont pourtant que des cris.
Des ballons s’enfuient en sautillant car ils sursautent
Un petit chien joueur se laisse taquiner.
De petits voleurs doivent se cacher,
Et les autres sont les gendarmes.
Des mamans lisent. Ou bien rêvent-elles ?
Et tressaillent quand quelqu’un a crié.
De minces demoiselles s’en viennent par les allées
Et sont jeunes et jettent des regards fort gênés
Etourdis sur la grâce de l’enfantement.
Et puis elles prennent peur, à ce qu’on dirait.
Erich Kästner (poésie allemande)