23 Avril 2012
Le Chêne qui pleure
Dans la forêt je suis allée.
J'ai trouvé qui pleurait, le chêne.
Au chêne, moi de demander :
« Pourquoi pleurer, mon petit chêne ? »
« Pourquoi je pleure, ô jeune fille ?
On coupe tous les autres arbres,
on prend tous les autres buissons ;
point ne me coupe le jeune homme,
point ne me frappe le pivert. »
Au chêne, moi de rétorquer,
de dire au pauvre qui pleurait :
« Ne pleure pas, mon petit chêne,
j'ai cinq frères à la maison,
j'ai cinq frères, six prétendants,
ils te couperont, t'abattront,
ils te débiteront en planches,
feront de toi du bois utile,
feront des berceaux de ta cime,
de ton pied des lits de fillettes. »
(Anonyme ancien Estonie)