12 Mars 2014
« Plus on prend de la hauteur et plus on voit loin. »
Proverbe chinois
On dit souvent qu’une bonne manière de redimensionner un problème (sans le sous-estimer ni le dramatiser), c’est de changer de perspective. De fait, plus nous regardons de près un obstacle, plus il nous paraît gros, imposant, insurmontable. L’homme anxieux, avait remarqué le philosophe Alain, est celui qui est trop obnubilé par un sujet contrariant pour oser porter son regard au loin : le bileux est celui qui lit trop l’événement — trop hâtivement et de trop près. Il faut laisser la vie courir, prendre de la hauteur, de la distance. Alors, tout se dénoue et s’assouplit. Le problème ne disparaît pas comme par enchantement, mais du moins ne le prenons-nous pas pour ce qu’il n’est pas. Au lieu de nous en laisser emprisonner, nous nous en détachons. Nous nous retrouvons dans l’état d’apaisement de l’enfant à la fin du conte, après avoir frissonné face aux menaces qui l’environnaient. Identifions nos grands méchants loups, nos méchantes sorcières, et attendons de connaître la fin de l’histoire au lieu d’inventer les plus funestes épisodes ! Un bonheur est si vite arrivé !
François Garagnonhttp://www.montecristo-editions.com