17 Mars 2013
« Tu peux voir le monde obscur ou clair ; suivant comme tu le regardes, il pleure ou il rit. » (Friedrich Rückert)
Il y a, dans une même journée, autant de faveurs que de contrariétés. Tout dépend de l’importance que nous donnons aux unes et aux autres. Le soir venu, notre esprit peut rester focalisé sur tel incident de la journée, et s’en assombrir, ou au contraire se fixer sur un événement minuscule porteur d’une beauté ou d’une espérance capitale, et s’en trouver illuminé. Un même événement peut être considéré comme anodin ou comme déterminant, selon la résonance qu’il a en nous. Et la même réalité peut être considérée comme négative ou bénéfique selon la faculté d’interprétation et de transformation de celui qui la reçoit. Dans “Philosophie du Quotidien”, j’avais imaginé la conversation suivante :
— Le temps qui passe est mauvais, dit le fruit, puisqu’il me fait pourrir.
— Le temps qui passe est bon, dit le vin, puisqu’il me bonifie.
— Le temps qui passe n’est ni bon ni mauvais, dit l’arbre, puisqu’il fait à la fois vivre et mourir, puisqu’il est perpétuelle renaissance.
François Garagnon http://www.montecristo-editions.com