Le Monde de la Philo et de la Poésie

Extraits de livres lus, poèmes perso, poème divers, beaux textes...

Les lignes de nos mains,La VEILLEE,Vieille chanson du jeune temps

Les lignes de nos mains

Les lignes de nos mains

ni Jaunes

ni Noires

ni Blanches

Ne sont point des frontières

des fossés entre nos villages

des filins pour lier les faisceaux de rancœurs.

 

Les lignes de nos mains

sont des lignes de vie,

de Destin

de Cœur

d'Amour,

de douces chaînes qui nous lient les uns aux autres

les vivants aux morts.

 

Les lignes de nos mains

ni blanches

ni noires

ni jaunes,

Les lignes de nos mains

Unissent les bouquets de nos rêves.

 

Bernard Dadié (Né en 1916) Côte d’Ivoire

Les lignes de nos mains,La VEILLEE,Vieille chanson du jeune temps

La VEILLÉE

 

Le clair de lune inonde l'air

Et tout est presque aussi clair

Qu'en plein jour.

On entend tour à tour

Suivant que le vent souffle ou se tait

La musique d'un filao

Ou la plainte que dit tout près

L'eau du moulin à eau.

Asseyons-nous en rond sous la véranda.

Vieille Da,

Asseyez-vous au milieu de nous ;

Et de votre voix cassée par l'âge,

Racontez-nous

Une histoire de l'esclavage.

DanielThafy La Dominique

Les lignes de nos mains,La VEILLEE,Vieille chanson du jeune temps

Vieille chanson du jeune temps

 

Je ne songeais pas à Rose ;

Rose au bois vint avec moi ;

Nous parlions de quelque chose,

Mais je ne sais plus de quoi.

 

J'étais froid comme les marbres ;

Je marchais à pas distraits ;

Je parlais des fleurs, des arbres ;

Son œil semblait dire : « Après ? »

 

La rosée offrait ses perles,

Le taillis ses parasols ;

J'allais ; j'écoutais les merles,

Et Rose les rossignols.

 

 

Moi, seize ans, et l'air morose.

Elle vingt ; ses yeux brillaient.

Les rossignols chantaient Rose

Et les merles me sifflaient.

 

Rose, droite sur ses hanches,

Leva son beau bras tremblant

Pour prendre une mûre aux branches ;

Je ne vis pas son bras blanc.

 

Une eau courait, fraîche et creuse,

Sur les mousses de velours ;

Et la nature amoureuse

Dormait dans les grands bois sourds.

 

Rose défit sa chaussure,

Et mit, d'un air ingénu

Son petit pied dans l'eau pure ;

Je ne vis pas son pied nu.

 

Je ne savais que lui dire ;

Je la suivais dans le bois,

La voyant parfois sourire

Et soupirer quelquefois.

je ne vis qu'elle était belle

Qu'en sortant des grands bois sourds.

« Soit ; n'y pensons plus ! » dit-elle.

Depuis, j'y pense toujours.

 

Victor Hugo

Les lignes de nos mains,La VEILLEE,Vieille chanson du jeune temps

La nuit est une femme inconnue

 

Le regardant au fond des yeux,

la fille demanda au passant étranger :

« Pourquoi ne fais-tu que passer, alors que j'ai

allumé chez moi ce grand feu ? »

 

« Jamais je ne m'arrête »,

lui répondît le voyageur. « Je suis poète,

je cherche seulement à connaître la nuit

avec sa lune au fond des puits. »

 

La fille alors jeta des cendres sur le feu

et l'étranger dans l'ombre entendit une voix

qui murmurait, bouche à oreille : «

Touche-moi, et tu la connaîtras, la nuit ! »

 

(Pablo Antonio Cuadra) Nicaragua

Les lignes de nos mains,La VEILLEE,Vieille chanson du jeune temps

Un homme est né

 

Faites l'aumône à l'enfant

dépourvu comme un mendiant :

chantez-lui une berceuse,

femmes, qu'il ne pleure pas

et guidez les premiers pas

de sa marche hasardeuse.

 

Vous, frères et sœurs, chantez

quand l'effraie l'obscurité,

conduisez vers la lumière

l'intelligence première

qui couve sous ses paupières.

Enseignez-lui la bonté

et la force d'affronter les catastrophes futures,

le travail et l'aventure.

 

Puis, abandonnez-le, pour

qu'il trouve tout seul l'amour...

Seul un mendiant larmoyant

reçoit l'amour en aumône.

Cet enfant n'est plus mendiant,

il est désormais un homme.

 

(Robert Rozhdestvensky ) Philippines

 

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article