18 Janvier 2011
DE MICHEL PIQUEMAL
Le fiancé choisi
Une merveilleuse fille de roi était en âge de se marier. Mais elle avait
décidé d'épouser l'homme qui serait à la fois le plus riche et le plus pauvre
du monde ! Son père, qui l'adorait, trouva ses propos étranges, mais accepta qu'il fût fait selon son désir.
Le premier prétendant déversa devant la fille du roi des coffres de diamants, des soies, des fourrures,
de la vaisselle d'or et d'argent.- Mes richesses sont innombrables,
déclara ce beau prince, mais je suis l'homme le plus pauvre tant que je
ne possède pas le précieux trésor de ton amour. La jeune fille secoua la tête et le refusa.
Le deuxième prétendant était un guerrier.
- Ma seule richesse, c'est mon sabre, annonça-t-il. Mais, grâce à lui, je ferai pour toi la conquête du monde. La jeune fille secoua la tête et le
refusa.
Le troisième prétendant se présenta en habits simples et les mains vides.
- Je vois ta pauvreté, dit le roi. Mais où est ta richesse ?
- Voilà ma richesse, répondit-il en tendant ses mains nues. Ces mains peuvent forger, tisser, marteler, peindre, couper. Je n'ai qu'elles, mais elles me rendent riche de mille savoirs.
La fille du roi s'exclama :
- C'est le fiancé que j'attendais ! C'est lui, je le choisis.
Et elle épousa le jeune artisan.
(D'après un conte d'Asie Centrale)
Selon ce conte, la vraie richesse est la capacité à savoir travailler de ses mains. Pensez-vous que cette morale soit toujours d’actualité ou bien totalement dépassée aujourd’hui ? (Michel Piquemal)