28 Octobre 2010
Les Philo-fables de Michel Piquemal
L’œil de l’hippopotame
Un hippopotame traversait un marigot lorsque, soudain, l'un de ses yeux se détacha et tomba au fond de l'eau. L'hippopotame se mit alors à chercher de tous côtés. Il tournait et retournait sur lui-même, fouillait à gauche, à droite, devant et derrière lui. Mais il ne trouvait pas trace de son œil.
En le voyant faire, les oiseaux du fleuve ne cessaient de lui crier :
- Calme-toi ! Mais calme-toi donc !
Mais l'hippopotame affolé ne les entendait pas. Il lui fallait absolument retrouver son œil perdu.
Alors les poissons et les grenouilles joignirent leurs voix à celles des oiseaux :
- Calme-toi, hippopotame ! Mais calme-toi donc ! Finalement, l'hippopotame finit par les entendre.
Il s'immobilisa et les regarda. Aussitôt, la vase et la boue qu'il soulevait en pataugeant se posèrent au fond du marigot. Et entre ses pattes, dans l'eau redevenue claire, l'hippopotame aperçut son œil. Il le ramassa et le remit à sa place.
(Conte africain)
« Tant que l'on est sous l'emprise de la peur, de l'angoisse ou de l'inquiétude, nos sens sont brouillés, on ne peut rien faire de bon. Qui n'en a pas déjà fait l'expérience ! Comment surmonter ces moments de panique et d'affolement ? » (Michel Piquema