2 Janvier 2017
Extraits du livre : Comment gérer ses émotions
D’Anselm Grün
La haine Énergie destructrice
Aimer celui qui me hait me semble être au-dessus de mes forces. Mais s’il me hait, cela veut dire qu’il hait en lui quelque chose qu’il projette sur moi. Aimer l’ennemi ne veut pas dire que je baisse la tête et que j’accepte sans rien faire. Au contraire, je dois réagir
Activement : je regarde la haine et l’hostilité qu’il me manifeste, je vois en lui un être à plaindre, qui se hait et n’est pas en paix avec lui même. Aimer l’ennemi, c’est avoir confiance qu’il a en lui un noyau bon. En le traitant alors avec miséricorde, je vais lui permettre de croire en ce qu’il y a de bon en lui. Je lui parle avec bonté, le bénis et prie pour lui et, ce faisant, je me protège moi-même de lui. Je ne suis pas sa victime, je lui envoie une énergie bienfaisante, confiant qu’elle va le transformer. Jésus nous croit donc capable de faire parade à la haine d’autrui et de la transformer par l’amour, l’attitude juste, les mots bienveillants, la prière.
L’art du chemin spirituel consiste donc à ne pas laisser libre cours à la haine, à ne pas la réprimer non plus, mais à la transformer, par l’amour, la bénédiction et la prière, en une confiance en soi et en liberté. Je dois utiliser la force de la haine pour prendre mes distances avec tout ce qui pourrait me déterminer de l’extérieur. C’est, selon Jésus, la force positive de cette passion : elle m’ouvre pour le royaume de Dieu qui est déjà en moi.