10 Mars 2015
Extrait du livre « Renaître des pertes de la vie »
De Jean Paul Simard
« Je croyais que le combat de la vie était de combattre, lutter pour des idées politiques. Je croyais que c’était combattre, lutter contre ses rhumatismes …. Jusqu’au soir où j’eus un terrible accident. Je compris ce soir là, que le vrai combat de la vie, c’est celui qui amène à affronter sa propre souffrance. Ce n’est pas celui de l’homme ou de la femme qui se bat pour réaliser quelques affaires heureuses, souvent en écrasant ses concurrents. J’ai vu des gens riches, puissants et célèbres se comporter comme des enfants dans la souffrance. Perdre ses biens matériels, c’est quelque chose, mais ce n’est rien en comparaison de la souffrance qui surgit de l’angoisse existentielle. On dit souvent, pour se consoler, qu’il y a pire que soi. Pour chacun cependant, la souffrance est unique. Une souffrance ne se compare pas avec celle d’une autre personne. Lorsqu’elle atteint un certain degré, notre souffrance est toujours plus grande. »
« Les situations désespérées débouchent inévitablement sur le tragique. Or le tragique est sans issu : il mène à la désespérance et à la mort. La foi en la vie ouvre au contraire sur l’espérance. Espérer c’est refuser de s’en remettre à la fatalité. Avec l’espérance, il y a des situations désespérées, mais non désespérantes. La foi en la vie peut apporter la paix et la sérénité même à travers les plus grandes épreuves. L’expérience est là pour en témoigner. Quand une personne est adaptée à la vie, la vie s’adapte à elle et toute l’existence en profite. La vie nous rend ce qu’on lui donne. C’est la loi de réciprocité. La vie ne se laisse jamais vaincre en générosité. Tant que nous acceptons de vivre, tous les espoirs sont permis, même si nous sommes parvenus à l’extrême limite de nos résistances »