1 Mars 2016
Extraits du livre « Bienvenue douleur »
De Pilar Sordo
« Je dois reconnaître qu’à avancer sur le chemin de la douleur, ou pour dire mieux, à marcher dans la vie avec la douleur comme compagne de voyage, les résultats furent sans aucun doute, plus que positifs. »
« Si je m’exprime de manière basique et simpliste comme psychologue, en me demandant quelles sont les émotions essentielles que tout être humain devrait reconnaître en soi, les exprimer quotidiennement et, de plus, les reconnaître chez l’autre, celles-ci seraient au nombre de quatre et j’en ajouterai une cinquième qui n’est pas vraiment une émotion mais plutôt un état émotionnel décrivant probablement de notre modernité, un état qu’il est de plus en plus important de savoir identifier. Ces quatre émotions sont : la joie, la peine, la peur et la colère, et l’état émotionnel mentionné que nous devrions décrypter est l’angoisse »
« La joie ne peux s’exprimer dans de nombreux pays, car elle est associé à une perte de contrôle des impulsions et, par extension, à un manque d’intelligence. Ici, je dois exclure des pays comme l’Argentine, la Colombie, l’Équateur où rire fort fait partie d’une expression sociale quotidienne. »
« La peine est souvent considérée dans beaucoup d’endroits comme une manifestation de faiblesse et de fragilité ; ainsi, si quelqu’un s’émeut, s’il a la gorge serrée et que des larmes lui montent aux yeux, on dira à tort « Cette personne est brisée » soulignant par cette phrase qu’elle a perdu son maintien, sa circonspection et sa tempérance. »
« Nous serons toujours plus fort si nous sommes capables de nous reconnaître faibles quand nous éprouvons la douleur. « Jouer au dur » et ne pas montrer ses émotions, semblerait relever davantage de la fragilité et de la peur que d’une force et d’une maturité réelles. »
« La peur est aujourd’hui mise à l’épreuve dans la mesure où nous jouons avec elle mais, selon moi, elle a dangereusement cessé d’être protectrice. Dans certains groupes, le plus courageux est celui qui essaie les drogues, et non pas celui qui dit non ; celui qui est prudent et respecte le code de la route. »
« La colère est également l’émotion la plus présente sur les réseaux sociaux, où masquées par l’anonymat, les personnes se sentent le droit de détruire et de manifester leur rage sans aucune retenue et sans disposer de l’empathie nécessaire pour pressentir comment l’autre va recevoir cette violence. Elle a aussi comme toutes les émotions des aspects positifs, notamment quand elle me permet de me protéger et de me défendre instinctivement contre ce que je pourrais qualifier d’ennemie. C’est précisément cette colère instinctive et primitive, et non la colère élaborée et bien exprimée d’un adulte mûr, qui, malheureusement, gouverne nos communications quotidiennes. »