14 Novembre 2010
Tu es le chemin
Nous sommes un jour partis, Seigneur,
à la découverte où du fond de nous-mêmes
tu nous appelais comme une voix insiste
au bas des fenêtres closes.
Nous sommes un jour partis.
Seigneur, sans rien emmener d'autre
que nos mains grandes ouvertes
et sans traîner nos pieds à la poussière de ton chemin.
Et notre route dure depuis que ce jour s'est levé sur nous.
Et puis nous n'avons rien construit, nous n'avons rien semé
de peur que nos maisons ou bien nos champs,
toutes ces tranquillités où s'installent nos vies,
ne nous attirent et nous retiennent,
étouffent en nous ta parole.
Et ta parole a supprimé en nous tout espoir d'arriver,
tout espoir de voir enfin cette route finir,
tout espoir de savoir pourquoi nous sommes partis.
Car, Seigneur, si tu es la voix qui nous entraîne,
tu es aussi le chemin où se déroule notre vie;
car avec toi, Seigneur, nous n'avons pas besoin
de détourner les yeux et regarder derrière nous,
ce que laisse notre départ.
Car, Seigneur, d'abandon en abandon,
de désert en désert,
le souffle de ton esprit modèle nos visages
et refaçonne nos corps;
car en toi comme en nous, Seigneur,
l'humanité tressaille, l'humanité s'enfante,
et chaque cri devient un mot d'amour
et chaque mot d'amour, un nom
qui pour nous ressemble au tien.
F. Chagneau