4 Février 2017
L'hiver que j'appréhende
Je ne redoute pas cet hiver qui s'avance,
ni le gel qui durcit la terre et fige l'eau
cependant que le froid vous rampe dans les os;
ni la neige couvrant de son moelleux silence
la campagne déserte et les toits des hameaux.
L'hiver que j'appréhende est celui de l'absence,
ce vide autour de moi lorsque tu n'es pas là
quand les loups du désir griffent le matelas,
que je te sais aussi maudissant la distance
qui te maintient trop loin du cercle de mes bras.
Je t'aime, t'aime, t'aime à toujours le redire,
tu m'aimes, m'aimes, oui, à n'en jamais douter;
au moins l'aurons-nous su et aurons-nous goûté
aux féeriques fruits que ce double délire
a porté dans nos cœurs à leur maturité.
Je voudrais t'enlacer comme fait le lierre,
couvrir de mes baisers ton tendre corps offert,
pénétrer dans ta chair telle en fjord la mer,
entendre ton ressac en appeler à Pierre
et moduler après ton nom à ciel ouvert...
Pierre Lexert