15 Mars 2011
Frontières
Pourquoi me laisserais-je mutiler par la politique,
Quand un visage s'ouvre à mon visage,
Quand la mer Noire en moi salue la mer du Nord,
Quand les fleurs du Danube caressent mes pieds,
Quand un vin sauvage ravit ma langue et mon palais,
Quand ma gorge découvre la chaleur d'un nouveau parler,
Quand un juron flamand charme une oreille plus douce,
Et que la même lune apaise ma nostalgie ?
Et puis contemplant la carte du ciel
Et les nuages sous moi qui m'accompagnent, Comment encore sentir ces frontières qui séparent,
Frontières insensées, de papier et de douleur ?
Karel Jonckheere
(Traduit du néerlandais par Hugo Richter)