Le Monde de la Philo et de la Poésie

Extraits de livres lus, poèmes perso, poème divers, beaux textes...

Chemin de contemplation

Extrait du livre « Chemin de contemplation" de Eloi Leclerc

 

« L’homme aime comme il voit » : cette remarque d’Angèle Foligon renferme une profonde sagesse. Ce que l’homme voit et contemple façonne son cœur. Son amour a la mesure de sa vision. Il en a aussi la pureté et l’éclat. « Si ton œil voit la lumière, disait Jésus, ton corps tout entier sera lumière. » L’homme  devient toujours ce qu’il contemple. »

« Le plus important dans la vie d’union à Dieu, ce n’est pas le chemin toujours incertain que l’homme peut faire vers Dieu, mais bien plutôt celui que Dieu lui-même a fait et ne cesse de faire vers l’homme. Avant tout désir de la part de l’homme, il y a la démarche amoureuse de Dieu qui veut rencontrer l’homme et se communiquer à lui. »

« « Il ne s’agit pas de se tendre vers Dieu, mais de l’accueillir dans une détente intérieure toujours plus grande et dépouillée. On ne vise pas le soleil ; on ne cherche pas à l’atteindre ; le soleil vient à nous ; ses rayons nous touchent avant même que nous puissions le voir. »Ce n’est pas nous, écrit St Jean, qui avons aimé Dieu, mais c’est lui qui nous a aimés le premier. »

« L’important dans la vie spirituelle, ce n’est pas tant de considérer ce que Dieu fait pour nous, que de concentrer toute notre attention sur ce que nous avons à faire pour lui. »

« L’homme est aussi un être de relation. Il ne naît vraiment à lui- même et ne s'accomplit que dans la relation à autrui. Pas dans n'importe quelle relation, mais seulement  dans  celle qui  respecte et  accueille l'autre, dans sa vérité : une relation qui a pour l'autre un « regard plein d'égards », qui le considère comme un être unique, comme une personne ayant une dignité propre, inaliénable. »

L'échec de la plupart de nos relations vient de ce que notre regard ne s'ouvre pas vraiment sur l'autre, et aussi de ce que l'autre, de son côté, nous ignore dans notre réalité personnelle. On rêve d'une unité fusionnelle qui abolirait toute différence, toute dualité, toute altérité. On croit aimer en ne voulant plus faire qu'un. En vérité, on veut ramener l'autre à soi. La vraie communion interpersonnelle ne peut exister que dans la reconnaissance et l'accueil de l'autre dans ce qu'il a d'unique, comme au sein de la Trinité divine. Il s'agit d'aimer avec un cœur de pauvre. »

Dieu ne pouvait communiquer sa vie à l'homme sans l'appeler à la liberté. Seul un être libre peut être l'objet d'une telle communication. Quel sens aurait le don de Dieu s'il n'était reçu librement ? Que serait une communion sans réciprocité? En nous destinant à participer à sa propre vie trinitaire, dans le Fils bien-aimé, Dieu nous a donc appelés à la « liberté des fils ». Mais créer un être libre, c'est lui donner la possibilité de choisir lui-même son destin, et donc aussi de refuser l'offre qui lui est faite.

L'homme a choisi effectivement. Usant de sa liberté, il a préféré tracer sa route lui-même, être le maître de son destin, être Dieu par lui-même.

« L’essentiel du message de Jésus est là : « Dieu est Amour » Et l’amour est communication, don de soi. Dieu veut se communiquer à l’homme généreusement, gratuitement, en lui donnant d’aimer comme il aime. L’amour qui consume Jésus et qui se manifeste dans toute sa vie, ce n’est pas seulement, en effet l’amour d’un homme pour ses semblables ni non plus l’amour pour Dieu. C’est proprement l’amour de Dieu pour tous les hommes. En lui, par lui, Dieu aime tous les hommes et veut se communiquer à tous. »

« L’Église est une communauté de vie où se retrouvent des hommes et des femmes très différents par la race, la culture, l’histoire. Elle est au sens le plus fort une communion. »

«Accueillir la communication que Dieu nous fait de lui-même en son Fils bien-aimé, c'est non seulement naître personnellement à la vie divine, c'est aussi se voir associé à une action qui dépasse notre destinée particulière. Celui que Dieu envahit, il l'envoie vers le vaste monde des hommes, comme il a envoyé Jésus au jour de son baptême.

De même, l'homme qui s'ouvre au don de la vie divine se trouve entraîné dans une relation nouvelle au monde : dans une relation amoureuse et dramatique où il se voit affronté, comme le Christ, à l'univers tourmenté des hommes. Il perçoit la détresse du monde. Son mensonge aussi. Mais loin de le mépriser et de le maudire pour autant, il se sent pris d'une sainte compassion. A ce monde triste et défiguré, il voudrait tant apporter la joie : la grande joie divine d'exister. »

 

 

  

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article