• Ronde de Printemps

    Ronde de Printemps

     

    À Charles de Sivry.

     

    Dans le Parc, dans le Parc les glycines frissonnent,

    Etirant leurs frêles bras –

    Ainsi que de jeunes filles

    Qui se réveillent d’un court sommeil

    Après la nuit dansée au bal,

    Les boucles de leurs cheveux

    Tout en papillotes

    Pour de prochaines fêtes –

    Dans le Parc.

    Dans les Prés, dans les Prés les marguerites blanches

    S’endimanchent, et les coquelicots

    Se pavanent dans leurs jupes

    Savamment fripées,

    Mais les oiseaux, un peu outrés,

    Rient et se moquent des coquettes

    Dans les Prés.

    Dans les Bois, dans les Bois les ramures s’enlacent:

    Voûte de Cathédrale aux Silences

    Où le pas des Visions se fait pieux et furtif,

    Parmi les poses adorantes des Hêtres

    Et les blancs surplis des Bouleaux –

    Sous les vitraux d’émeraude qui font

    Cette lumière extatique –

    Dans les Bois.

    Dans l’Eau, dans l’Eau près de joncs somnolents

    Tremblent les étoiles plues du soleil

    Dans l’Eau,

    Et la Belle tout en pleurs

    Tombe parmi les joncs somnolents,

    Et la Belle

    Meurt parmi la torpeur lumineuse des flots:

    La Belle Espérance

    S’est noyée, et cela fait des ronds

    Dans l’Eau.

     

    18 mai 1889.

    Marie Krysinska, Rythmes pittoresques

     

    Ronde de Printemps

    Chacra, avril 2017


  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :