• Notre véritable héritage


     

    Le cosmos est rempli de joyaux précieux.
    Je veux vous en offrir une poignée ce matin.

    Chaque moment que tu vis est un joyau
    Qui resplendit et contient le terre et le ciel,
    L’eau et les nuages.

    Il a besoin de toi pour respirer avec douceur,
    Pour que les miracles apparaissent.

    Soudain tu entends les oiseaux chanter,
    Les pins psalmodier,
    Tu vois les fleurs s’épanouir,
    Le ciel bleu
    Les nuages blancs
    Le sourire et le regard merveilleux de ton aimé. 

    Toi la personne la plus riche de la terre,
    Qui a mendié partout pour vivre,
    Cesse d’être un enfant pauvre.
    Reviens et réclame ton héritage.
    Nous devons profiter de notre bonheur.
    Et l’offrir à chacun.

    Apprécie cet instant même.
    Laisse se déverser le torrent du désespoir,
    Et prends la vie à bras le corps. 

    Thich Nhat Hanh

     

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  • Le fiancé de la princesse

     

    Il était une fois un petit royaume où régnait un vieux roi respecté de ses sujets. Il n’avait pas de prince héritier et voulait chercher un fiancé pour sa fille de dix ans. 

    Il fit sélectionner un certain nombre d’adolescents, plus doués les uns que les autres, les réunit dans son palais et remit à chacun d’eux un sachet de graines.

    L’année suivante, au jour fixé, tous les garçons apportèrent au palais les fleurs qu’ils avaient consciencieusement cultivées. 

    Dans la grande salle du trône parfumée de verdure, les plantes étaient magnifiques et les fleurs superbes.

    Le roi et la reine passèrent lentement en revue les rangées de pots, la mine grave et soucieuse.

    Soudain ils s’arrêtèrent devant un adolescent triste et timoré, qui avait les larmes aux yeux. 

    — Vos Majestés, dit-il, je ne comprends pas ce qui est arrivé. J’ai demandé autour de moi de la meilleure terre et des meilleurs engrais, j’ai suivi tous les bons conseils, j’ai pris le plus grand soin de vos graines, hélas rien n’a poussé. Je suis honteux d’avoir échoué, je suis venu seulement pour ne pas jeter le déshonneur sur ma famille et sur mon village. 

    Le roi lui annonça gentiment :

    — C’est toi le fiancé de la princesse. 

    Des murmures de surprise, de déception voire même de désapprobation, parcoururent la foule, mais personne n’osa contester la sentence royale. 

    Depuis ce jour le petit garçon vécut au palais où il reçut l’éducation d’un prince héritier. 

    Puis il monta sur le trône et régna longtemps.

    Au soir de leur vie, la princesse qui était devenue reine lui dévoila enfin le choix de ses parents :

    — Avant de mettre les graines en sachets, ma mère les avait cuites à la vapeur. Pour réussir les autres garçons avaient réparé ce qu’ils croyaient être un coup du sort ou une erreur humaine. Ils étaient certainement malins et débrouillards, ils avaient même le sens de l’initiative, ou on les avait trop bien aidés. Mais ils n’avaient pas deviné le problème de mon père : par cette épreuve il voulait trouver un fils honnête, en qui il pourrait mettre toute sa confiance, ni plus ni moins. Ensuite il aurait tout le loisir de le former, pour en faire un prince puis un roi.

    Le vieux roi soupira :

    — Nos parents étaient bien étranges, j’ai été choisi parce que j’ai bien répondu à la question, alors que je n’avais nulle conscience de l’existence de cette question. C’était donc un coup de dé ! 

    La reine le rassura doucement :

    — Ne te tracasse pas vainement, à leurs yeux tu étais le plus digne de tous et jamais ils n’ont eu de doute à ton sujet. 

    Le zen c’est cela, mystérieux et ordinaire. 

    De tous temps, il existe sûrement une prime à la vérité et à la sincérité.

    Khoa Nguyen 

    Le fiancé de la princesse


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  •  

    Le rêve

    Je marche dans le désert,

    Rien que du sable à perte de vue.

    Il fait chaud, le soleil trouble ma vue,

    Et pourtant j’ai si froid.

     

    J’avance doucement, poussée par le vent.

    Soudain je vois d’un côté, des visages tristes :

    Les chagrins, les ennuis, les soucis, la tristesse ;

    De l’autre côté, des visages qui sourient :

    L’espoir, l’amitié, la confiance, la joie.

     

    Moi je suis au milieu,

    Je ne sais où aller.

    Ne sachant que faire,

    Je me  couche sur le sable,

    Et doucement je m’endors.

     

    Un rayon de soleil caresse mon visage,

    J’ouvre les yeux, je suis dans mon lit.

    Je comprends que ce désert traversé,

    N’est en fait ! Que mon cœur,

    Que dans ce cœur,

    Il y a la tristesse, le chagrin

    Mais aussi, l’espoir, la confiance et la joie,

    Et qu’il n’y a que moi qui puisse choisir.

     

    (Nicole Juillet 2008)


     

    abbaye031

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  • Il était une fois un roi que la vanité avait rend fou (la vanité finit toujours par rendre fou).

    Ce roi fit construire un temple dans les jardins de son palais et, dans le temple, il fit ériger une imposante statue de lui en position de lotus.

    Tous les matins, après le petit déjeuner, le roi allait dans son temple et il se prosternait devant son image, s'adorant lui-même.

    Un jour, il décida qu'une religion qui n'avait qu'un seul disciple n'était pas une grande religion. Aussi réfléchit-il à la manière d'accroître le nombre de ses adorateurs.

    Il décréta alors que tous les soldats de la garde royale se prosterneraient devant la statue au moins une fois par jour. De même feraient tous les serviteurs  et ministres de son royaume. '

    Le temps passant, et sa folie augmentant, un jour, non content de la soumission de ceux qui l'entouraient, il ordonna à la garde royale de se rendre au marché et de ramener les trois premières personnes qu'elle croiserait. 

    « Ainsi, songea-t-il, je démontrerai la force de la foi en moi. J'exigerai qu'elles s'inclinent devant ma statue et, si elles sont sages, elles le feront ; sinon, elles ne méritent pas de vivre. »

    Les gardes allèrent sur la place du marché et revinrent avec un érudit, un prêtre et un mendiant qui, en effet, étaient les trois premières personnes • qu'ils avaient rencontrées.  

    Tous trois furent conduits au temple et présentés au roi.

    « Voici l'image du seul Dieu véritable, leur dit le roi. Agenouillez-vous devant elle ou vos vies lui seront offertes en sacrifice. »

    L'érudit pensa : « Le roi est fou et il me tuera si je ne m'incline pas. À l'évidence, il s'agit là d'un cas de force majeure. Personne ne pourrait méjuger d'une attitude qui fut faite sans conviction, pour sauver ma vie, et en fonction de la société à laquelle je me dois. » II se prosterna donc devant la statue.

    Le prêtre pensa : « Le roi est devenu fou et il accomplira sa sentence. Je suis un élu du Dieu véritable et, de ce fait, mes actes spirituels sanctifient le lieu où je me trouve. Peu importe l'image. Le Dieu véritable sera celui que j'honore. » Et il s'agenouilla.

    Puis vint le tour du mendiant, qui ne faisait pas un geste.

    'Agenouille-toi, ordonna le roi.

    Majesté : je ne me dois pas au peuple, qui en réalité, la plupart du temps, me chasse à coups pied de devant les demeures qu'il habite. Je ne suis non plus l'élu de personne, sauf des rares poux qui survivent sur ma tête. Je ne sais juger personne ni ne peux sanctifier aucune image. Pour ce qui est de ma vie, je ne crois pas qu'elle soit un bien si précieux qu'il vaille la peine de faire le ridicule pour la conserver. Par conséquent, mon seigneur, je ne vois aucune raison qui justifie que je m'agenouille. »

    On dit que la réponse du mendiant émut à tel point le roi que celui-ci s'éveilla et entreprit de' réviser ses positions.

    C'est pour cette seule raison, raconte la légende, que le roi fut guéri  il fit remplacer le temple par une fontaine et la statue par d'immenses jardinières.  

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  • cet homme avait beaucoup voyagé. Au long de sa vie, il avait visité des centaines de pays réels et imaginaires...

    L'un des voyages dont il gardait le souvenir le plus impérissable était sa courte visite au Pays des Longues Cuillères. Il était arrivé à la frontière par hasard : sur le chemin menant d'Uvilandia à Parais, il y avait une petite déviation qui allait vers ce pays. Comme il adorait explorer, il prit ce chemin. La route sinueuse s'arrêtait à une immense maison isolée. En s'approchant, il remarqua que la demeure semblait divisée en deux pavillons : une aile ouest et une aile est. II gara sa voiture et s'approcha de la maison. À la porte, une pancarte annonçait :

    pays des longues cuillères   « ce petit pays ne compte que deux habitations, nommées noire et blanche. pour le parcourir, vous devez avancer dans couloir jusqu'à l'endroit-où il se divise et tourner à droite si vous voulez visiter la NOIRE, À gauche si c'est la BLANCHE que

    VOUS SOUHAITEZ CONNAÎTRE. »

    L'homme avança dans le couloir, et le hasard le fit tourner d'abord à droite. Un nouveau couloir d'une cinquantaine de mètres aboutissait à une énorme porte. Dès les premiers pas lui parvinrent des « aïe » et des « ouille » qui provenaient de la pièce noire.

    Pendant un moment, les exclamations de souffrance et les gémissements le firent hésiter, mais il décida de continuer. Il arriva à la porte, l'ouvrit et entra.

    Assises autour d'une immense table se trouvaient des centaines de personnes. Au centre de la table étaient disposés les mets les plus exquis qu'il fût possible d'imaginer et, bien que tous aient une cuillère leur permettant d'atteindre les plats posés au centre, ils mouraient de faim ! La raison venait de ce que les cuillères, deux fois plus longues que leurs bras, étaient fixées à leurs mains. Tous pouvaient donc se servir, mais aucun n'avait la possibilité de porter la nourriture à sa bouche.

    La situation était si désespérée et les cris si déchirants que l'homme fit demi-tour et sortit de la salle en courant.

    Il revint à l'embranchement central et prit le couloir de gauche qui conduisait à la pièce blanche. Un couloir exactement pareil au précédent prenait devant une porte identique. La seule différence

    était qu'en chemin on n'entendait ni plaintes ni lamentations. Arrivé à la porte, l'explorateur tourna la poignée et pénétra dans la pièce.

    Des centaines de personnes se trouvaient également assises autour d'une table semblable à celle de la pièce noire. Au centre, on voyait aussi des plats exquis, et toutes les personnes portaient une longue cuillère fixée à leur main.

    Mais ici, personne ne se plaignait ni ne se lamentait. Personne ne mourait de faim, parce que tous se donnaient à manger les uns aux autres !

    L'homme sourit, fit demi-tour et quitta la pièce blanche. Lorsqu'il entendit le « clic » de la porte | qui se refermait, il se retrouva soudain, mystérieusement, dans sa voiture, en train de conduire sur la route qui menait à Parais. (Jorge Bucay) 

     

     

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