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Par renal le 6 Août 2008 à 11:08
JE TE SALUE, HEUREUSE PAIX
Je te salue, heureuse Paix,
Je te salue et re-salue ;
Toi seule, Déesse, tu fais
Que la vie soit mieux voulue.
Ainsi que les champs tapissés
De pampre, ou d'épis hérissés
Désirent les filles des nues,
Après les chaleurs survenues,
Ainsi la France t'attendait,
Douce nourricière des hommes,
Douce rosée qui consomme
La chaleur qui trop nous ardait.
Tu as éteint tout l'ennui
Des guerres injurieuses,
Faisant flamber aujourd'hui
Tes grâces victorieuses.
En lieu du fer outrageux,
Des menaces et des flammes,
Tu nous ramènes les jeux
Le bal et l'amour des Dames,
Travaux mignards et plaisants
À l'ardeur des jeunes ans.
(PIERRE DE RONSARD)
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Par renal le 6 Août 2008 à 10:52
LA COLOMBE
Sous le ciel pur d'automne asséché
Ils marchent légèrement ; et le vent passe
Et quelle félicité d'entendre, désormais
Le bruit cassant des feuilles de maïs
Le chant de la plante en fibre et azurée :
II est pareil à l'émanation de la mer
Lointaine, ou l'émanation du glacier
Prochain, avec son effondrement solitaire.
Car la colombe une première fois
Rapporta le divin signe : une vraie branche
De l'olivier du vrai sol, et la colombe
Ensuite aventurée n'est revenue
Jamais.
Sur toute l'épaisseur de la chose qui luit au lointain
Et sur le cœur qui bat contre cour à minuit
Et sur l'esprit des eaux et sur celui des lunes
Funèbres des marais non éloignés des tombes
Des bien-aimées jadis possédées et sur leurs fantômes
Sur le flanc vert de la prairie et dans le noyer
Abandonné...
(Extrait de Les Noces) PIERRE JEAN JOUVE
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Par renal le 6 Août 2008 à 10:48
Ô AMOUR!
Aveugles ou voyantes nous sommes les porteuses
De ta flamme ô amour !
Nous répandons sous tant de formes tes semences !
Nous avons foi en l'espérance !
Nous savons le prix de la vie
Car ce qui naît somnole en nous,
Et près de ceux qui trépassent
Nous veillons.
Pour la millième fois nous avons relavé
Les chemises ensanglantées des champs de bataille.
Pour la millième fois nous avons resoudé
Les foyers disloqués par la guerre,
Jardinières d'enfants et gardiennes des nids.
Nous n'avons nul autre besoin que la paix !
Contre la faim, contre l'ordure et la gangrène,
Nous menons l'incessant combat.
De cette bouche qui veut embrasser, qui veut rire,
Comment ne pas clamer
Dans un seul cri ce mot si bref, si vrai :
La paix ! Nous voulons la paix !
Ces mains qui vous emballent vos casse-croûte,
Qui câlinent les enfants et qui refont les lits,
Comment ne se lèveraient-elles pas pour jurer:
Nous défendons la paix !
Aveugles et voyantes nous sommes les porteuses
De ta flamme, ô amour !
Nous répandons sous tant de formes tes semences !
Nous avons foi en l'espérance !
Au nom de cet amour et de tous les espoirs
Nous défendrons la paix !
JARMILA URBANKOVA (1911)
(Anthologie de la poésie tchèque et slovaque)
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Par renal le 6 Août 2008 à 10:17
Ô PAIX
Ô Paix ! Source de tout bien,
Viens enrichir cette terre ;
Et fais qu'il n'y reste rien
Des images de la guerre.
Accorde à nos longs désirs
De plus douces destinées ;
Ramène-nous les plaisirs,
Absents depuis tant d'années,
Étouffe tous ces travaux,
Et leurs semences mortelles :
Que les plus grands de nos maux
Soient les rigueurs de nos belles ;
Et que nous passions les jours
Étendus sur l'herbe tendre,
Prêts à conter nos amours
À qui voudra les entendre.
(JEAN DE LA FONTAINE)
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